b . L’analyse des variables discriminantes

Nous allons procéder maintenant à l’étude des variables qui influencent significativement ces moyennes de groupe.

- Commençons par la filière : la filière est discriminante sur les réponses de tous les groupes d’items hormis le groupe d’items environnement (groupe social χ² (1) = 10,7 ; p < 0,01, groupe enfants χ² (1) = 9,96 ; p < 0,05, groupe femmes χ² (1) = 10,5 ; p < 0,01, groupe socenv χ² (1) = 6,6 ; p < 0,01). Ces différences significatives sont toutes au profit de la filière administrative.

Nous pouvons conclure de cette première exploration des résultats que le groupe social ainsi que les groupes d’items assimilés à ce dernier, le groupe femmes et le groupe enfants, sont de loin ceux qui sont le plus différenciés. Si le groupe environnement l’est uniquement par la variable direction, le groupe social l’est par chaque variable, les items femmes et enfants à trois reprises, et le groupe socenv à deux reprises. Le groupe environnement remporte donc une

On peut constater que les deux variables, déclarer faire du développement durable au travail et déclarer faire du développement durable dans la sphère professionnelle non seulement ne se recoupent pas, mais en plus différencient deux groupes d’items différents. La sphère professionnelle est discriminante sur le groupe femmes, la sphère privée sur le groupe social. Nous pouvons aussi ajouter que ce ne sont pas ces deux variables qui discriminent le plus les groupes d’items, comme nous aurions pu le croire.

Les groupes, social, enfants et femmes sont donc différenciés à plusieurs reprises par la filière et le sexe. Encore une fois, être une femme plutôt qu’un homme, appartenir à la filière administrative plutôt que technique occasionnent l’attribution d’un intervalle moyen plus élevé.

Ce premier examen nous permet de dire que nos hypothèses sont vérifiées : le groupe social du développement durable est différencié contrairement au groupe environnement. Discrimination qui est due aux variables caractérisant le positionnement des sujets dans des groupes pris dans une dialectique dominant/dominé : la filière et le sexe principalement, mais aussi l’encadrement. Ce n’est donc pas le fait de déclarer faire du développement durable ou non, qui entraîne des représentations sociales différentes du développement durable, mais bien une appartenance à tel ou tel autre groupe social. Retenons que pour le moment la catégorie qui recouvre le positionnement hiérarchique, ne joue pas. Par ailleurs, les femmes ainsi que la filière administrative que nous avons définies comme dominées dans ce contexte institutionnel, donnent des réponses globalement plus élevées aux groupes d’items, ce qui témoigne du fait que leurs représentations du développement durable sont plus équilibrées que celles des hommes et des techniciens. Socialement dominées, elles donnent pourtant une représentation plus « juste » du développement durable.

Notes
92.

Bien que nous ayons identifié 16 directions pour coder nos réponses, parmi ces 16 directions, 3 sont sans réponse, nous obtenons donc un ddl de 12.