b . Le sexe et la catégorie

Si la catégorie n’a pas d’influence sur l’effet croisé du sexe/filière, il a un effet sur le sexe seulement. C’est-à-dire que si nous prenons les hommes et les femmes séparément, et que nous testons la variable catégorie sur ces deux échantillons, cette dernière est peu discriminante. Elle se cantonne à la dimension spécifique/horizontale aussi bien chez les hommes que chez les femmes (χ² femmes (2) = 6,4 ; p < 0,05, χ² hommes (2) = 8 ; p < 0,05). En cela, nous sommes en accord avec l’analyse que nous avons faite de l’effet de la catégorie sur l’ensemble des réponses.

Nous devons ajouter une seconde analyse qui cette fois-ci teste le sexe sur la catégorie, c’est-à-dire que cette fois-ci il s’agit de tester la variable sexe sur les trois catégories prises séparément. À l’image de l’effet simple du sexe sur les variables dépendantes, l’application du sexe à la catégorie est fortement discriminante, même si cet effet est modulé selon la catégorie. Pour commencer, l’effet du sexe n’existe pas dans la catégorie C, c’est-à-dire que les hommes et les femmes de catégorie C jugent de façon identique le lien entre les différents groupes d’items et le développement durable. Ajoutons qu’il annule aussi l’effet discriminant simple du sexe sur le groupe femmes : si les hommes et les femmes composant l’échantillon ont une appréciation différente du groupe femmes, cette différence significative sur l’ensemble de l’échantillon ne l’est plus quand nous comparons les hommes et les femmes des catégories A, B et C. Nous pouvons en déduire que les hommes et les femmes appartenant à la même catégorie, font le même lien entre le groupe femmes et le développement durable.

Il faut donc naturellement en déduire que tout l’impact discriminant du sexe s’effectue sur une partie de notre échantillon composée des catégories A et B. La différence entre les hommes et les femmes s’effectue sur un plus grand nombre de groupes et de dimensions dans la catégorie B que dans la catégorie A.

  • Au sein de la catégorie B, cette différence est significative sur le groupe social (Z = -3,3 ; p < 0,01), les dimensions verticale (Z = -2,7 ; p < 0,01), spécifique/verticale (Z = -2,7, p < 0,01), globale/verticale (Z = -2,5 ; p < 0,01), horizontale (Z = -3 ; p < 0,01), globale/horizontale (Z = -2,3 ; p < 0,05), spécifique/horizontale (Z = -2,9 ; p < 0,01), globale (Z = -2,5 ; p < 0,05), et spécifique (Z = -3,7 ; p < 0,01). Cela est comparable à la différence significative qu’il y a entre les hommes et les femmes sur l’ensemble de l’échantillon, exception faite du groupe femmes comme nous l’avons signalé, mais aussi du groupe enfants qui ici, ne le sont pas. Par contre, à l’instar de l’ensemble de l’échantillon, le sexe est discriminant sur toutes les dimensions.
  • Pour ce qui est de cette différence dans la catégorie A, elle est moindre comme nous l’avons dit, elle est effective sur les groupes social (Z = -2,27 ; p < 0,05) et enfants (Z = -2,4 ; p < 0,05), ainsi que sur les dimensions verticale (Z = -2,2 ; p < 0,05), spécifique/verticale (Z = -3,4 ; p < 0,01), spécifique/horizontale (Z = -2 ; p < 0,05), et spécifique (Z = -3 ; p < 0,01). Donc, si nous comparons ces effets combinés à l’effet simple du sexe sur l’échantillon, nous pouvons voir que les hommes et les femmes de catégorie A sont les seuls à se différencier sur le groupe enfants, alors que les hommes et les femmes des catégories B et C ne produisent pas de réponses différentes sur ce groupe. Les dimensions sont moins discriminées par cet effet croisé que par l’effet simple de la catégorie, la dimension spécifique restant la dimension la plus discriminée ici.

Si la différence entre les hommes et les femmes joue sur l’intégralité des dimensions au sein de la catégorie B, dans la catégorie A elle joue essentiellement sur les groupes habituellement discriminés (groupe social et groupe enfants), ainsi que sur la dimension spécifique de la solidarité. Pour ce qui est des femmes et des hommes de catégorie C, rien ne les différencie. Il nous semble que nous pouvons relever plusieurs éléments importants :

  • Il n’y a pas de différence sexuée dans la catégorie C.
  • Les hommes et les femmes de catégories similaires apprécient de façon identique le groupe femmes.

C’est seulement au sein de la catégorie A qu’il y a une différence entre les hommes et les femmes sur le groupe enfants.