b . La question 7

Regardons maintenant ce qu’il en est de la question 7, nous allons voir si le fait de choisir entre protéger l’environnement et sauvegarder les emplois est un choix qui a influencé la réponse aux différents items de la question 3.

Le fait de répondre à cette question par l’une ou l’autre des résolutions du dilemme proposé dans le scénario, influence les réponses aux items 8159 (Z = -2,89 ; p < 0,01) au profit des personnes ayant répondu par la protection de l’environnement, et 22160 (Z = -1,99 ; p < 0,05) au profit des personnes ayant répondu par le maintien des emplois. Ainsi les personnes associant le développement durable à la décroissance vont favoriser la protection de l’environnement au maintien des emplois, partisans de la décroissance qui sont par ailleurs souvent accusés justement de faire prévaloir la nature sur le bien être de l’Homme. Tandis que les personnes considérant le développement durable comme un soutien aux populations défavorisées trancheront pour le maintien de l’emploi.

Même si les réponses à la question 7 sont peu discriminantes, nous pouvons tout de même voir qu’elles ont mis à jour deux interprétations concurrentes du développement durable, l’une écocentrique et l’autre anthropocentrique.

Rappelons que les réponses à la question 7 étaient surtout discriminées par la catégorie, or pour les réponses à la question 3 nous avions vu que c’était plutôt le sexe et la filière qui étaient discriminants. Cette disjonction entre les représentations sociales du développement durable qui se dégagent de la question 3 et le « parti pris » des répondant.e.s à la question 7 est intéressante. Tout d’abord, l’absence de lien entre les représentations sociales du développement durable et le choix de la question 7, montre que les potentiels choix ne sont pas en lien avec les représentations sociales, mais aussi que, si les représentations sociales mettent à jour une dissymétrie homme/femme ou de filière, le choix entre l’emploi et l’environnement met très clairement à jour une dissymétrie entre les catégories et donc potentiellement, entre classes sociales au sens plus classique du terme : les cadres d’un côté, les employé.e.s de l’autre. Le positionnement en tant qu’homme ou en tant que femme n’est pas significatif dans les réponses à la question 7 alors qu’il est discriminant sur les réponses à la question 3, par contre ces dernières ne sont en rien influencées par les catégories, et donc, par les classes sociales alors qu’elles sont discriminantes sur le choix du dilemme.

Après avoir procédé à cette première analyse des interactions des variables entre elles, nous allons maintenant adopter une perspective plus globalisante.

Notes
159.

8 : Adopter une politique de décroissance

160.

22 : Affirmer notre solidarité vis-à-vis des populations défavorisées