A . L’analyse des associations lexicales du mot développement durable

a . L’analyse de l’ensemble de l’échantillon

Ici la fréquence est de 19, la fréquence maximale étant de 39 ; le rang est ajusté à 1,8 dans la mesure où le rang minimal est de 1,75.

Voici le résultat de l’analyse Evoc 2000 :

Tableau 24 . Résultat de l’analyse Evoc sur le mot "développement durable"
fréquence > = 19
rang < 1,8
fréquence rang Fréquence > = 19
rang > = 1,8
fréquence rang
environnement 39 1,75 économie 25 2,3
Fréquence < 19
Rang < 1,8
fréquence rang Fréquence < 19
Rang > = 1,8
fréquence rang
avenir 11 1,455 nature 15 1,8
futures 11 1,545 respect 16 2,063
générations 13 1,538 ressources 15 1,8
planète 14 1,786 social 13 2
protection 10 1,3 vie 10 2,4
préservation 17 1,765 énergie 12 1,917

Nous commencerons par analyser la partie des évocations qui est assimilable au noyau des représentations sociales du développement durable. La première remarque que nous pouvons faire sur cette analyse est la forte prégnance du mot « environnement » qui apparaît à 39 reprises avec un rang moyen à 1,75, confirmant par là la prévalence de l’environnement quand il s’agit d’évoquer le développement durable.

La deuxième évocation qui mérite d’être soulignée est celle du mot « économie » qui, comme l’évocation de l’ « environnement », figure seule dans sa zone d’évocation. L’économie apparaît alors comme le second volet le plus important pour qualifier le développement durable après l’environnement. Cette évocation du mot « économie » peut nous étonner au regard de ce que nous avons dégagé des entretiens : que ce n’était pas tant la trilogie qu’évoquaient les agents une fois le travail de définition formel terminé, que le dualisme social/environnement.

La troisième zone d’évocation est composée de mots en lien avec la dimension transgénérationnelle (« avenir », « générations » et « futures »), et avec la sphère environnementale (« planète », « protection » et « préservation »).

Enfin, dans la dernière zone nous trouvons l’évocation du « social », mais aussi et encore des évocations en lien avec l’environnement (« nature », « respect », « ressource », « vie », « énergie »). La nature est évoquée dans ces deux dernières zones selon les deux appréhensions que nous avions dégagées qui sont la représentation écocentrée d’une nature extérieure à l’Homme qu’il faut protéger, conserver, « mettre sous cloche », et une représentation anthropocentrée où la nature constitue une ressource d’énergie notamment.

Ce que nous pouvons conclure de cette analyse est une prévalence du volet environnement sur les deux autres volets, social et économie : si les mots sont pléthores pour le volet environnement, et surtout dans le noyau de l’évocation, mais aussi parsemés ci et là dans les autres zones, les mots en lien avec le social sont largement minoritaires dans le cœur et les autres carrés, et majoritairement en lien avec la dimension transgénérationnelle. Pour ce qui est du volet économie, si le mot apparaît bien comme la seconde évocation la plus importante, il n’y a pas d’autres mots qui soient en lien avec lui, comme par exemple les qualificatifs en lien avec les économies équitables, solidaires ou coopératives.

Cette analyse met en exergue que le développement durable est déjà en lien avec l’environnement, puis l’économie, et enfin le social.