3. 1. 3. Conclusion

L’exploration des bases neurales de l’effet de pratique distribuée n’en est qu’à ses débuts. Nous avons vu qu’une des théories les plus prometteuses actuellement est celle de la suppression de répétition, du moins lorsque les IIR sont courts. Les études à venir auront pour objectif de répondre à plusieurs questions. Premièrement, lorsque les IIR sont supérieurs à 24h, la suppression de répétition est-elle un facteur pertinent pour expliquer les effets de pratique distribuée ? On peut s’interroger sur ce point, car il semble que l’effet de suppression de répétition est observé lorsque les répétitions se produisent suite à des intervalles de l’ordre de quelques minutes, mais pas lorsque les intervalles sont plus longs (e.g., Brozinsky, Yonelinas, Kroll, & Ranganath, 2005).Deuxièmement,pour des protocoles à long terme, il serait utile de pouvoir observer les corrélats neuroanatomiques de la consolidation mnésique, laquelle devrait être plus avancée à P2 suite à un IIR long que suite à un IIR court. Une piste d’étude pourrait être liée à la théorie de la récupération en phase d’étude : serait-il possible de détecter des corrélats de la récupération lors des répétitions, c’est-à-dire un signal qui serait associé à la récupération en mémoire de la trace de la (ou des) présentation(s) antérieures ? Cela permettrait d’obtenir des informations sur les processus de récupération des traces sans avoir à faire réaliser au sujet un test sur l’item. De nombreuses questions sont donc ouvertes.