3. 2. 1. Le modèle de Raaijmakers (2003)

Le modèle de Raaijmakers avait pour objectif de modéliser la théorie de la variabilité de l’encodage dans l’explication des effets d’espacement et d’intervalle, et en particulier le modèle développé par Glenberg en 1979. Pour ce faire, l’auteur a perfectionné le modèle déjà existant intitulé SAM développé par Raaijmakers et Shiffrin (1980). Dans ce modèle, il est postulé que durant le stockage, l’information est représentée sous forme de traces mnésiques qui contiennent des informations sur l’item, sur les associations en cours, et sur le contexte. Le rappel est quant à lui basé sur les indices de récupération, tels que les mots fournis par l’expérimentateur ou les indices contextuels. Le fait de récupérer une trace dépend de la force d’association entre les indices de récupération et les informations contenues dans la trace. Le modèle implémente également une fluctuation contextuelle continue au fil du temps, selon laquelle le contexte courant devient de plus en plus dissimilaire au contexte initial. Ainsi, la force d’association entre les indices contextuels et les informations contenues dans la trace dépend à la fois de l’intervalle entre les deux occurrences du stimulus (IIR) et du délai de rétention (DR). De plus, le modèle implémente le processus de récupération en phase d’étude, qui n’était pas explicite chez Glenberg (1979) ; l’auteur considère comme important que l’item soit récupéré ou reconnu lorsqu’il se répète, pour que les éléments contextuels additionnels soient stockés dans la trace existante et soient utiles à la récupération finale. Si l’item n’est pas récupéré ou pas reconnu, alors une nouvelle trace est formée. Par conséquent, ce modèle simule un modèle mixte de la pratique distribuée.

Le modèle a été confronté aux données empiriques de trois expériences réalisées à court terme. Les simulations ont fait apparaître l’interaction entre l’IIR et le DR, ainsi que la relation en U inversé de la performance en fonction de l’IIR (e.g., Glenberg, 1976).