3. 2. 2. Le modèle de Pavlik et Anderson (2005)

Le modèle de Pavlik et Anderson avait pour objectif de simuler la théorie de l’accessibilité (voir section 2.3). Il s’agissait de perfectionner le modèle ACT-R existant (Anderson, Bothell, Byrne, Douglass, Lebiere, & Qin, 2004) qui ne parvenait pas à rendre compte de l’effet d’intervalle et de l’interaction entre l’IIR et le DR. Le modèle considérait comme centrale la force -ou niveau d’activation- d’un item mnésique, notée m. En effet, la probabilité de rappel de cet item au moment du test était fonction de son niveau d’activation m. Le niveau d’activation m d’un item correspondait à la somme de tous les renforcements de cet item, renforcements produits par les répétitions de cet item au fil du temps; chacun de ces renforcements s’ajoutait au niveau m courant. Or, chaque renforcement de l’activation possédait lui-même son propre taux de déclin, noté d, qui décrivait une fonction puissance. Dans l’ancienne version du modèle, le taux de déclin d était constant. Dans la nouvelle version du modèle, le taux de déclin d était différent selon le niveau d’activation m de l’item au moment de l’occurrence. Ainsi, si l’item se trouve dans un état fortement actif au moment de l’occurrence (m élevé), alors le taux de déclin d de l’activation pour cette occurrence sera également élevé. À l’inverse, si l’item est faiblement activé au moment de l’occurrence (m faible), alors le taux de déclin d de l’activation pour cette occurrence sera également faible. Il en découle qu’il est plus avantageux qu’une occurrence de l’item se produise lorsque celui-ci possède un faible niveau m, ce qui est plus probable après un long IIR. On retrouve ainsi l’effet d’intervalle.

Le modèle parvenait à simuler de façon convaincante plusieurs expériences antérieures sur les effets d’espacement et d’intervalle, dont quatre sur le court terme, et, ce qui est notable, une sur le long terme (i.e., l’expérience de Bahrick, 1979, décrite dans la section 1.3.2).L’intérêt particulier de ce modèle est qu’il mettait l’accent sur la notion de déclin de la trace, qui est une notion proche de celle du taux oubli, dont nous discuterons dans la section 3.3.