3. 3. Consolidation et taux d’oubli

Nous avons vu au début du chapitre 2 qu’une des hypothèses visant à expliquer les effets de pratique distribuée s’intitulait l’hypothèse de la consolidation. Cette hypothèse postulait que, au moment de P2, la trace nouvellement formée héritait du degré de consolidation de la trace créée lors de P1. Selon cette hypothèse, plus l’intervalle entre les occurrences P1 et P2 est long, plus l’état de consolidation de la trace mnésique récupérée lors de P2 est avancé. Par conséquent, le rappel final est favorisé. Cette hypothèse n’a pas été beaucoup développée en psychologie dans la mesure où les études ont montré que le locus de l’effet de pratique distribuée se situe au moment de P2 et non au moment de P1 (e.g., Hintzman et al., 1973). La citation suivante reflète bien le parti pris des psychologues vis-à-vis de la consolidation dans le cadre des recherches sur l’effet de pratique distribuée dans les années 1970 : « Je trouve rassurant que personne dans le symposium n’ait fait appel à la consolidation comme une explication de l’effet observé, mais que tous aient cherché, à la place, à trouver des hypothèses sur les activités de traitement du sujet » (Melton, 1970). A contrario, on observe actuellement un intérêt particulier pour la notion de consolidation et pour celle de l’oubli dans le champ des neurosciences, et ce, en particulier, dans le cadre de la mémoire déclarative. Dans cette section, nous nous intéresserons aux phénomènes de consolidation, d’oubli, de reconsolidation, et du sommeil, dans leur lien potentiel avec l’effet de la répétition sur la mémoire, et terminerons par des considérations évolutionnistes sur cet effets.