4. 2. Expérience 1

4. 2. 1. Introduction

L’étude de la littérature a mis en évidence que peu d’études ont porté sur l’effet de l’agencement temporel des répétitions sur plusieurs jours, et ce, malgré les applications directes possibles pouvant découler de ces études (voir la section 1.4.2). L’objectif de cette première expérience était donc de combler cette lacune de données empiriques de mettant en place un protocole sur le même principe que celui mis en place dans les études de Tsai (1927, Expériences 2 et 3) et de Cull (2000, Expériences 3 et 4). L’Expérience 1 avait donc pour objectif de comparer l’effet de trois types d’agencement temporel des répétitions. Concrètement, nous avons fixé -de façon relativement aléatoire- la durée de la phase d’apprentissage à une semaine, et la durée du délai de rétention à deux jours. Les items à apprendre étaient des paires associant un mot à un pseudomot, tels que décrits dans la section 4.1. Chaque paire était présentée à quatre reprises. La tâche finale était une tâche de rappel indicé. L’agencement uniforme consistait en des présentations ayant lieu tous les deux jours (X-X-X-X selon la nomenclature décrite dans la section 1.4.2) ; l’agencement expansif consistait en des présentations fréquentes en début de phase d’apprentissage et plus rares à la fin (XXX---X) ; l’agencement contractant consistait en des présentations rares en début de phase d’apprentissage et plus fréquentes à la fin (X---XXX). Pour des raisons pratiques, la phase d’apprentissage se déroulait par l’intermédiaire d’Internet, tandis que la tâche de rappel indicé se déroulait en laboratoire.

Les hypothèses dérivaient de la logique de la théorie de la récupération en phase d’étude (voir la section 2.2) : parmi les trois agencements, l’agencement de type expansif est celui qui, logiquement, devrait permettre de favoriser le plus les processus de récupération en phase d’étude, du fait des intervalles inter-répétition (IIR) de durée croissante. En effet, les courts IIR du début de la phase d’apprentissage devraient permettre aux occurrences répétées des items de pouvoir réactiver les souvenirs des occurrences antérieures. À contrario, dans les agencements uniforme et contractant les longs IIR initiaux devraient favoriser le déclin des souvenirs des items et, par conséquent, une moins grande probabilité de pouvoir les récupérer au moment des répétitions. Par conséquent, les performances à la tâche de rappel indicé finale devraient être les plus élevées pour l’agencement expansif que pour les deux autres agencements.

L’hypothèse de la variabilité de l’encodage (voir la section 2.1), qui est la théorie concurrente à celle de la récupération en phase d’étude, n’induit pas a priori de prédiction logique concernant la supériorité d’un agencement sur un autre, étant donné que l’intervalle inter-répétition moyen était identique dans les trois agencements, c’est-à-dire 48h.