4. 3. Expérience 2

4. 3. 1. Introduction

L’objectif de l’Expérience 2 était de répliquer l’Expérience 1 en laboratoire, afin d’instaurer d’un contrôle plus important des conditions expérimentales, contrôle qui n’était pas assuré lors des passations via Internet. La procédure expérimentale était similaire à celle de l’Expérience 1 à l’exception de quelques modifications.

Certaines modifications ont par ailleurs été apportées au protocole. Afin d’obtenir des données sur les processus en jeu lors de la phase d’apprentissage, en particulier sur les processus de récupération en phase d’étude, une tâche de reconnaissance a été introduite pendant les sessions d’apprentissage. Ainsi, à la suite de chaque présentation d’item, les participants avaient pour consigne d’indiquer si, selon eux, l’item avait déjà été présenté auparavant.

Par ailleurs, de nouvelles tâches de mémoire explicite ont été introduites lors de la session de test, en plus de celle de rappel indicé : une tâche de rappel libre des pseudomots et une tâche de jugement de fréquence. Ces tâches ont été mises en place dans le but d’obtenir un plus grand nombre de données à l’issue de l’apprentissage. D’autre part, la tâche de jugement de fréquence a été introduite suite à la constatation que certains participants de l’Expérience 1, au moment de l’explication de l’expérience, étaient étonnés d’apprendre que les paires avaient toutes été présentées quatre fois pendant l’apprentissage. Enfin, les participants devaient également évaluer leur niveau de motivation au début et à la fin de chaque session d’apprentissage, et ce dans l’optique suivante. Si l’on part du principe que le niveau de motivation peut induire une efficacité d’encodage plus ou moins importante, alors la supériorité éventuelle de l’agencement expansif pourrait s’expliquer par des effets de motivation s’il s’avérait que le niveau de motivation est significativement plus élevé en début de période d’apprentissage qu’à la fin. La motivation serait alors plus élevée au moment où la majorité des occurrences concerne l’agencement contractant.

Finalement, les participants étaient invités à revenir deux mois après le début de l’expérience pour une session d’explication des résultats. Nous avons profité de cette session pour leur faire réaliser une tâche de rappel indicé dont ils n’étaient pas informés, dans le but d’explorer les conséquences à long terme des effets de l’agencement temporel.

Les hypothèses étaient similaires à celles de l’Expérience 1. Selon l’hypothèse de la récupération en phase d’étude, l’agencement expansif devrait mener à des performances finales plus élevées que les autres agencements, et ce, dans les trois tâches de mémoire. Par ailleurs, les taux de reconnaissance des paires lors de la phase d’apprentissage, qui sont censés refléter la récupération des traces des occurrences antérieures, devraient également être plus élevés pour les paires présentées selon l’agencement expansif. En effet, les courts IIR du début de l’apprentissage devraient favoriser la reconnaissance. D’autre part, les taux de motivation devraient rester constants au fil des sessions. À J61, la supériorité de l’agencement expansif devrait également est observée. De nouveau, l’hypothèse de la variabilité de l’encodage ne fait pas de prédiction particulière.