Reconnaissance des paires pendant la phase d’étude

Lors de la quatrième présentation d’une paire cible donnée (P4), c’est-à-dire lors de J7 pour chacun des agencements, tous les participants ont reconnu 100 % des paires comme ayant déjà été présentées. Lors de la troisième présentation d’une paire cible donnée (P3), que ce soit à J3 en condition expansive, à J5 en condition uniforme, ou à J6 en condition contractante, seuls deux participants n’ont pas reconnu 100 % des paires comme ayant déjà été présentées. Le nombre de fois où une paire n’a pas été reconnue s’élevait à 3 sur 912 événements au total, ce qui correspondait à 0,33 % des paires. On peut donc considérer que, globalement, lors de la troisième et de la quatrième présentation des paires, l’intégralité des paires était reconnue et qu’il y avait un effet plafond de la reconnaissance dans ces deux cas. La problématique de la récupération en phase d’étude se pose donc essentiellement pour la deuxième présentation.

Lors de la deuxième présentation d’une paire donnée (P2), c’est-à-dire à J2 en condition expansive, à J3 en condition uniforme, et à J5 en condition contractante, le nombre de paires reconnues par participant pour une condition d’agencement s’échelonnait de 0 à 8 avec une moyenne de 7,21 sur 8, c’est-à-dire 90,1 %. Les taux de reconnaissance moyens par agencement sont présentés dans la Figure 16.

Une analyse de variance a été réalisée sur le nombre de paires reconnues lors de P2 avec comme facteur intra-sujets l’Agencement (avec trois modalités : Uniforme, Expansif, Contractant).Cette analyse a révélé un effet significatif de l’agencement temporel : le nombre de paires reconnues à P2 était significativement différent selon l’agencement temporel des répétitions : F(2,74) = 5.87, p < .01, η 2 p =0.14.

Des analyses de contraste ont révélé que les participants reconnaissaient davantage de paires lorsque celles-ci étaient présentées dans l’agencement expansif (7,74) par rapport à l’agencement uniforme (7,03), F(1,74) = 6.93, p = .01. Ils reconnaissaient également davantage de paires lorsque celles-ci étaient présentées dans l’agencement expansif par rapport à l’agencement contractant (6,87), F(1,74) = 10.35, p < .01. Cependant ils ne reconnaissaient pas davantage de paires lorsque celles-ci étaient présentées dans l’agencement uniforme par rapport à l’agencement contractant, F(1,74) < 1.

Figure 16 : Nombre moyen de paires reconnues lors de P2 en fonction de l’agencement (Uniforme, Expansif, Contractant). Le nombre maximum de reconnaissances correctes par agencement était de 8. Les barres d’erreurs représentent les écart-types et les astérisques représentent les contrastes significatifs.

Dans cette analyse, chaque modalité du facteur agencement est confondue avec la durée de l’intervalle entre P1 et P2. Ainsi ces résultats reflètent le fait que les participants reconnaissent d’autant mieux les paires présentées pour la deuxième fois que l’intervalle depuis la première présentation est court. Ainsi le taux de reconnaissance est plus élevé lorsque cet intervalle est d’1 jour (agencement expansif) par rapport à des intervalles de 2 ou 4 jours (respectivement, les agencements uniforme et contractant) sans différence significative entre ces deux derniers intervalles.

De nouveau, des analyses secondaires ont été réalisées dans le but de vérifier l’absence des effets de liste et de groupe. Une analyse de variance a été réalisée sur le nombre de paires reconnues à P2 avec comme facteur intra-sujets la liste de paires (L1, L2, L3). Cette analyse n’a pas révélé d’effet significatif de la liste de paires : F(2,74) = 1,92, p < .16. Ce résultat confirme le fait qu’il n’y avait pas de différence de reconnaissance des paires selon les listes d’items, comme souhaité.

Une analyse de variance a été réalisée sur le nombre de paires reconnues à P2 avec comme facteur inter-sujets le groupe de contrebalancement (A, B, C). Cette analyse n’a pas révélé d’effet significatif du groupe : F(2,35) < 1. Ce résultat confirme le fait que les groupes de contrebalancement étaient homogènes en termes de performance pour la reconnaissance à P2, comme souhaité.

Le degré de certitude associé à la reconnaissance des items lors de P2, qui comportait trois modalités (Sûr, Moyennement sûr, Pas sûr), a été également analysé. Parmi les items reconnus, le pourcentage de réponse de niveau « Sûr » par rapport au total des autres réponses a été comparé entre les agencements. Il s’élevait à 81,0 % pour l’agencement uniforme, 89,5 % pour l’agencement expansif et 79,6 % pour l’agencement contractant.Une analyse de variance a été réalisée sur ce pourcentage avec comme facteur intra-sujets l’agencement (Uniforme, Expansif, Contractant). (Chaque cellule de l’analyse contenait le pourcentage des items reconnus avec le niveau « Sûr » sur le total des items reconnus pour un sujet donné et un agencement donné.) Cette analyse a révélé un effet significatif de l’agencement : F(2,74) = 5.43, p < .01, η 2 p =0.13. Des analyses de contraste ont révélé que les participants estimaient plus souvent leur niveau de certitude comme étant « Sûr » lorsque, à P2, ils reconnaissaient des paires issues de l’agencement expansif par rapport à l’agencement uniforme (F(1,74) = 6.85, p = .01) et par rapport à l’agencement contractant (F(1,74) = 9.26, p < .01). Les participants n’estimaient pas plus souvent leur niveau de certitude comme étant « Sûr » lorsqu’ils reconnaissaient des paires issues de l’agencement uniforme par rapport à l’agencement contractant, F(1,74) < 1. Ces résultats reflètent le simple fait que plus le temps passe entre P1 et P2, plus les taux de reconnaissance de niveau « Sûr » sont faibles.