Motivation et fatigue

Nous souhaitions nous assurer que les manipulations expérimentales n’influençaient ni le niveau de motivation des participants, ni leur niveau de fatigue. La Figure 26 présente les scores moyens de motivation et de fatigue en fonction des périodes et selon les groupes.

Figure 26 : Niveaux estimés de motivation (figure de gauche) et de fatigue (figure de droite) en fonction des phases de l’expérience (P1, P2, et test) et des groupes (Fluctuation faible ou forte).

Tout d’abord, les niveaux estimés de motivation et de fatigue ont été comparés entre les deux groupes expérimentaux au début de l’expérience. Le niveau moyen de motivation estimé (sur une échelle de 1 à 7) était de 5,56 (écart-type 0,75) dans le groupe Fluctuation Faible, et de 5,13 (écart-type 1,04) pour le groupe Fluctuation Forte. Cette différence s’est révélée tendanciellement significative (t(52.60) = 1.77, p = .083) ce qui n’était pas du tout attendu étant donné qu’à ce moment-là de l’expérience les participants ne savaient rien du groupe auquel ils avaient été rattachés. En ce qui concerne l’estimation de la fatigue, les niveaux moyens estimés (sur une échelle de 1 à 7) était de 3,85 (écart-type 1,56) dans le groupe Fluctuation Faible, et de 3,93 (écart-type 1,14) pour le groupe Fluctuation Forte. Cette différence entre les groupes n’était pas significative, t(47.26) = 0.23, p < .85. Les scores ne différaient pas non plus entre les groupes au moment du test (t(54.53) = 0.08, p = .93 et t(52.63) = 0.10, p = .92, respectivement pour la motivation et la fatigue).

Dans un deuxième temps, l’évolution des niveaux de motivation et de fatigue entre les phases P1 et P2 a été étudiée en fonction des groupes. Les niveaux de motivation étaient respectivement de 5,11 (écart-type 1,22) et de 5,47 (écart-type 1,14) pour les groupes Fluctuation Faible et Fluctuation Forte, tandis que les niveaux de fatigue étaient de 4,33 (écart-type 1,30) et de 3,53 (écart-type 1,48) respectivement. Ainsi, les scores de motivation ont augmenté chez les participants du groupe Fluctuation Forte et ont diminué chez les participants du groupe Fluctuation Faible. Une analyse de variance a été réalisée sur ces deux estimations individuellement, avec comme facteur intra-sujets la période expérimentale (P1 et P2) et comme facteur inter-sujets le groupe expérimental (Fluctuation Faible ou Forte). Concernant les niveaux de motivation, l’interaction s’est révélée significative (F(1,55) = 4.30, p < .001), indiquant que les activités réalisées pendant l’IIR n’avaient pas le même effet sur l’évolution du niveau de motivation entre P1 et P2 : les activités réalisées en condition de Fluctuation Forte rendait les participants davantage motivés tandis que l’activité réalisée en condition de Fluctuation Faible rendait les participants moins motivés.Concernant les niveaux de fatigue, l’interaction s’est également révélée significative (F(1,55) = 8.44, p < .01),indiquant que les activités réalisées pendant l’IIR n’avaient pas le même effet sur le niveau de motivation : les activités réalisées en condition de Fluctuation Faible rendait les participants davantage fatigués.

Bien entendu, ces effets n’étaient pas du tout recherchés initialement puisque nous souhaitions que les deux types d’activités soient similaires du point de vue de leur effet sur la motivation et sur la fatigue.