2.2. L’environnement actuel de la plaine de Persépolis

2.2.1. Description physique 45

La plaine de Marvdasht, que nous appellerons par la suite plaine de Persépolis, est située dans la partie sud de la chaîne de montagne du Zagros, au centre de la région du Fars (Pl. 1). Cette partie du Zagros, qui longe la rive nord du Golfe Persique, est formée d’un ensemble de massifs montagneux de direction générale nord-ouest / sud-est, séparés par de vastes bassins sédimentaires. Au sein d’un relief accidenté, ces surfaces planes constituent des terrains fertiles où l’agriculture est possible. En excluant les massifs isolés, la plaine de Persépolis représente une surface d’environ 300000 ha de terrains plats potentiellement exploitables. Elle s’étend donc du nord-ouest au sud-est sur plus de 100 km pour une largeur moyenne de 30 km (Pl. 2). Son altitude maximale est de 1630 m à proximité du barrage de Dorudzan, son point bas correspond au niveau du lac Bakhtegan soit 1560 m. La terrasse de Persépolis est située à peu près à mi-distance entre ces deux points et l’altitude de la plaine à sa base est de 1610 m. La pente générale est donc faible, aux alentours de 0,07% en direction du sud-est ; on peut cependant souligner une légère variation de cette valeur entre la partie nord et la partie sud où les pentes se rapprochent respectivement de 0,08% et de 0,06%46. Cette diminution, qui paraît régulière entre le nord et le sud de la plaine, peut expliquer en partie les différences de qualités de sol, les sols au sud étant de moins bonne qualité car moins bien drainés47.

La plaine de Persépolis est délimitée par plusieurs massifs (Pl. 2). A l’est par les massifs du Kuh-e Hussein et Kuh-e Siah, séparés l’un de l’autre par le Tang-i Sivand voie d’accès à la plaine de Saadatshahr puis de la plaine de Dasht-e Morghab dans laquelle se trouve le site Pasargades, à environ 40 km à vol d’oiseau de Persépolis. Le point culminant de la région de Marvdasht se situe au nord du Kuh-e Hussein à 2830 m. Au sud-ouest, la plaine de Marvdasht est séparée de celle de Chiraz par une barrière montagneuse constituée de plusieurs massifs qui sont du nord au sud : Kuh-e Hezar, Kuh-e Lapui, Kuh-e Zarqan et Kuh-e Ahmadi. Entre Kuh-e Zarqan et Kuh-e Lapui une trouée, où s’est installée l’agglomération de Zarqan, permet le passage de la route en direction de Chiraz. Au nord, la plaine est barrée par le Kuh-e Korony et le Kuh-e Dorudzan, entre lesquelles se situent les gorges du Tang-e Dorudzan où coule le Rud-e Kur après le barrage de Dorudzan. La partie de plaine située entre Kuh-e Korony et Kuh-e Hezar se nomme également Dasht-e Bayza au sein de laquelle se trouve le site de Malyan. Enfin, au sud, la plaine est limitée par le complexe des lacs salés Bakhtegan et Neyriz.

Le paysage de la plaine est également marqué par la présence de plusieurs massifs isolés à l’intérieur des limites décrites auparavant. Il s’agit de massifs de plus petites tailles. En aval de Dorudzan, sur la rive gauche du Kur, se succèdent trois massifs présentant un plateau sommital, témoin de l’ancien niveau du plateau calcaire érodé dont seules les roches les plus dures ont résisté à l’érosion, donnant ainsi naissanceà des hautes falaises. Il s’agit, du nord au sud, des montagnes de Kuh-e Shahrak, Kuh-e Istakhr et Kuh-e Qaleh. En rive droite du Kur, entre au nord le Kuh-e Korony et au sud le Kuh-e Zarqan, se développent trois petits massifs de forme allongée respectant l’orientation générale nord-ouest/sud-est et donc se rattachant à la géomorphologie régionale marquée par une succession de plissements synclinaux et anticlinaux. Il s’agit, pour le massif le plus au nord, du Kuh-e Ayyub, puis des deux massifs voisins et parallèles du Kuh-e Sabz et Kuh-e Gondashlu. Enfin le plus vaste massif de la plaine, au nord duquel ont été fondées Persépolis et Istakhr, correspond au Kuh-e Rahmat. Il mesure plus de 40km du nord-ouest au sud-est sur une largeur généralement comprise entre 6 et 7km. Il divise le sud de la plaine en deux parties, une vallée de 15km de long à l’est qui se rétrécit vers le sud-est et qui est fermée au niveau d’une avancée du Kuh-e Siah, à l’ouest une très large plaine qui correspond à la plaine de Dasht-e Korbal.

Notes
45.

La toponymie dans la plaine de Marvdasht n’est pas vraiment fixée et elle connaît des variations suivant l’ancienneté ou l’origine (iraniennes ou étrangères) des sources. Les noms évoqués dans cette partie viennent le plus souvent du fond de carte officielle à l’échelle 1:25000. Pour certains cependant la toponymie vernaculaire est différente et nous avons préféré la conserver.

46.

Estimations effectuées à partir des élévations relevées sur les cartes au 1 25000 de la région, la partie sud de la plaine de Marvdasht (appelée également plaine de Korbal) a fait l’objet d’études pédologiques récentes qui donnent les mêmes estimations de pente, cf. Kehl 2006 : 3

47.

ibid: évoque ce faible drainage pour expliquer la faible profondeur de la nappe d’eau superficielle, cf. § 2.2.4.4