La diversité des climats du centre de l’Iran peut être décrite à partir de deux points de vue. A partir des données scientifiques de précipitation, de pression atmosphérique ou de température, le Fars montre une grande diversité de type climatique. L’autre description est plus vernaculaire, elle se fonde sur les déplacements des tribus nomades dont les transhumances saisonnières rythment, aujourd’hui encore, l’occupation des différentes régions du Fars48. Bien que les deux descriptions se recoupent, la description scientifique permettant d’une certaine manière de quantifier l’expérience empirique des populations, il est fait référence à la division climatique ethnographique car elle traduit une expérience et une tradition des pasteurs nomades du Fars qui peut permettre de comprendre en partie les formes anciennes de l’occupation de la plaine de Persépolis.
Le Fars, province située au centre de l’Iran, connaît une grande variété de climats depuis les basses terres méridionales jusqu’aux hauts sommets du Zagros sud-oriental plus au nord. Si le climat est globalement de type subtropical méditerranéen, il est marqué par une importante diversité de sous-types climatiques49, qui peuvent être rassemblés en trois groupes : aride et chaud au sud ; semi-aride avec d’importants écarts de température au niveau de la plaine de Marvdasht ; plus montagnards, donc plus humides et plus froids, au nord-ouest de la province50. Ces variations sont en grande partie liées aux différences d’élévation du relief entre le sud et le nord de la province. Le Fars et le Zagros dans son ensemble sont également marqués par un important gradient climatique est-ouest51 correspondant à une aridification générale vers l’est. Cette aridification est particulièrement marquée dans la plaine de Persépolis qui s’étire sur une centaine de kilomètres d’est en ouest. Ces différentes zones climatiques correspondent globalement aux divisions entre les différents espaces de vie des populations nomades.
Il existe plusieurs stations synoptiques qui fournissent un panel complet de statistiques climatiques à l’intérieur ou non loin des limites de la plaine de Persépolis. Les enregistrements les plus complets et les plus longs proviennent de la station de Shiraz où des données sont disponibles depuis 1923 presque sans discontinuité. Shiraz est située plus au sud, dans un autre bassin montagneux, à une altitude moins élevée que Persépolis, donc les données qui en proviennent sont à considérer avec prudence. A Neyriz, au sud de la plaine (Pl. 3), une station fournit des données depuis 1964 et permet d’obtenir des informations sur la région sud-est du kevir du bassin de Neyriz. Dans les limites de la plaine de Persépolis, des données sont disponibles de manière discontinue depuis le début des années 1950. Elles proviennent essentiellement de stations situées dans le nord de la plaine : à Ahmadabad entre 1951 et les années 1980, puis sur le site du barrage de Dorudzan, 10 km en amont depuis 198452. Une station a été mise en place à Marvdasht, à proximité de la raffinerie de sucre située à l’est de la ville, mais elle semble n’avoir fonctionné qu’entre le milieu des années 1950 et le milieu des années 198053. Même si pour certaines stations les données restent parfois lacunaires, des statistiques climatiques sont donc disponibles pour différents secteurs de la plaine, du nord au sud, permettant d’étudier les dynamiques du climat à l’échelle de la plaine.
Bobek 1952 ; Alizadeh 2006 : 30
Bobek 1952 : 80-84 définit pour l’ensemble de l’Iran 17 zones climatiques à partir des variations de précipitation et de température et de la diversité du spectre végétal ; il ne semble pas exister de description plus récente et fondamentalement différente des zones climatiques iraniennes. Ainsi le travail de H Bobek a été en grande partie repris dans des publications de synthèse plus récentes par exemple Ehlers 1992.
Nadji 1997 : 173 indique qu’à l’ouest du bassin du Kur, soit dans la zone de hautes montagnes dans laquelle le Kur prend sa source, la valeur moyenne annuelle des précipitations peut atteindre 800 mm ; valeur à comparer à la valeur moyenne annuelle de 280mm obtenue sur 5 ans à la station de la Lamerd au sud de la province (données Iran Meteorological Organisation http://www.irimo.ir/).
Bohloul 2008 : 218-219
Les années d’enregistrements ainsi que les statistiques seront le plus souvent tirées de Justin & Courtney 1966 et Kortum 1976 pour les données anciennes et pour les données plus récentes du site internet de l’IRIMO. (Islamic Republic of Iran Meteorological Organisation, adresse : http://www.irimo.ir/).
Pour la station de Marvdasht située au cœur de la plaine, nous ne possédons de données précises que pour les années 1958 à 1964, Moameni 1999 : 9 donne cependant des statistiques tirées des enregistrements obtenus à cette station en 1965 et 1984, enregistrements dont nous ne possédons pas le détail.