2.2.4.2.2. Caractéristiques physiques du bassin et du kevir de Neyriz

Le bassin de Neyriz, sous-bassin de la rivière Kur, mesure 8000km² environ, le kevir de 2000 km² en occupe le centre. Le kevir se subdivise en trois unités géomorphologiques : deux lacs intermittents (le lac Tashk au nord et le lac Bakhtegan au sud), des surfaces recouvertes d’une croûte de sel, des marécages. En août 1965, les lacs recouvraient 22% de la surface totale, les surfaces présentant des croûtes de sel 39% et les marécages 39%147 (Pl. 7). Sur les différentes cartes de la région, incluant celles produites dans le cadre de nos recherches, les limites des lacs correspondent à celles relevées sur la carte officielle au 1/25000 qui représentent l’extension maximale en période de pleines eaux, c'est-à-dire au début du printemps.

Le lac Bakhtegan, situé au sud du bassin de Neyriz, est le plus grand des deux lacs. Il s’étend sur environ 70 km du nord-est au sud-ouest pour une largeur moyenne ne dépassant pas la dizaine de kilomètres et présente donc une surface maximale de plus de 550 km². Il est directement alimenté par la rivière Kur qui se jette dans le lac via un delta marécageux. Le lac Tashk mesure quant à lui 450km² au maximum. Il est alimenté essentiellement par le complexe de résurgences karstiques salées situées sur le versant sud-ouest du Kuh-e Rahmat. Sa partie sud peut être reliée au lac Bakhtegan en période de hautes eaux, les deux lacs n’en formant alors qu’un seul. La profondeur des deux lacs ne dépasse pas 2 m148. Outre les apports via le Kur et les sources du Kuh-e Rahmat, les lacs récoltent également les eaux de ruissellement et celles de plusieurs sources du bassin de Neyriz. La qualité de l’eau des lacs dépend de l’origine des apports et de l’importance de l’évaporation. Elle diminue d’ouest en est, les concentrations de chlorure de sodium sont en effet sept fois plus élevées vers la ville de Neyriz qu’au niveau du delta du Kur149. Ces fortes concentrations en sel rendent l’eau impropre à la consommation mais aussi à son utilisation pour l’irrigation.

Notes
147.

Krinsley 1970: 238

148.

Profondeur d’eau maximale observée à l’ouest du lac Bakhtegan, Krinsley 1976 : 145

149.

Nadji 1997 : 175