[Etude palynologiques du lac Maharlou dans le bassin de Shiraz248]
Avant de considérer précisément les résultats obtenus à Maharlou et de les extrapoler à la région de Persépolis, les positions géographiques respectives des deux bassins doivent être prises en compte. Le bassin de Shiraz est en effet séparé de la plaine de Persépolis par une succession de massifs culminants à plus de 2000 m qui isolent les deux régions. La pluie pollinique que le lac de Maharlou va recevoir est alors étroitement liée à la végétation du seul bassin de Shiraz. Il est donc difficile de transposer directement les données de Maharlou à la plaine de Persépolis. Les évolutions climatiques que cette étude démontre peuvent toutefois être considérées raisonnablement comme des indicateurs de tendances régionales249.
Les prélèvements effectués dans le lac de Maharlou permettent de faire remonter l’étude de la végétation jusqu’à 5500 BP et donc de couvrir l’ensemble de l’Holocène récent. Les sommets des carottes étant très perturbés, les évolutions sur les deniers 400 ans n’ont pas pu être étudiées. D’un point de vue chronologique, le diagramme palynologique obtenu à Maharlou balaie tout l’Age du Bronze et englobe le Ier millénaire. Ces résultats vont également rendre possible des comparaisons avec les dynamiques enregistrées dans les archives palynologiques du Zagros occidental et de préciser pour la région du Fars les tendances pressenties250.
D’une manière générale, les auteurs de l’étude palynologique sur le lac de Maharlou observent une première différence par rapport à l’ouest de l’Iran dans le fait que la végétation dans le bassin de Shiraz paraît généralement marquée par un caractère beaucoup plus steppique sur l’ensemble du diagramme. Concernant le détail de l’évolution de la végétation depuis 5500 BP, ils divisent le diagramme pollinique en cinq périodes (Fig.2-9) :
Les résultats de cette étude permettraient donc d’obtenir un aperçu assez précis des successions des périodes sèches et humides dans le Fars central, dans la mesure où ces données puissent être interpolées à l’échelle régionale. Une des principales conclusions concernerait l’arrivée de l’optimum holocène qui parait très tardif à Maharlou, marqué par un retard de la croissance du couvert forestier. Ensuite, les résultats montreraient que la seconde moitié de l’Holocène serait marquée par deux phases plus arides, la première entre 5100 BP et 4500 BP, la seconde aux alentours de 2800 BP et de 2100 BP. La première phase correspondrait à la dégradation climatique progressive au cours du IIIe millénaire qui a été bien documentée à l’ouest de l’Iran253. La seconde phase couvrirait le Ier millénaire. Le Ier millénaire semblerait donc dans son ensemble plutôt aride et présente deux pulsations climatiques courtes très sèches encadrant à peu près la période achéménide. A partir de 3000 BP, des épisodes plus secs sont documentés à l’ouest de l’Iran mais pour des périodes plus récentes254.
L’ensemble des données sont tirées de Djamali et al. 2009
Sanlaville 1997 : 250 détaille les précautions à prendre dans les interpolations interrégionales des variations du climat, il estime qu’elles sont légitimes pour les données palynologiques mais remet en cause la précision des datations du fait de l’effet « réservoir » des milieux lacustres qui induisent un rajeunissement ou un vieillissement des datations C14.
Cf. § 2.4.1
Cf. § 2.4.1.1
Elle se rapprocherait alors de la date de 1500 BP pour laquelle, dans le lac de Mirabad, une phase ponctuelle sèche a également été détectée, Cf. § 2.4.1.1
Cf. § 2.4.1.1
Cf. § 2.4.1.1