2.5.2. L’environnement actuel de la terrasse de Persépolis

Au sein du tableau général de l’environnement, la terrasse de Persépolis se situe dans la partie nord de la plaine (Pl. 2) où les conditions environnementales sont plus favorables. Toutefois, le site est proche de l’interface entre les secteurs nord et sud que l’on pourrait situer au niveau de Band-e Amir.

En ce qui concerne les ressources en eau, le secteur de Persépolis se situe dans la zone de précipitations supérieures à 300 mm de pluie par an. La terrasse se trouve toutefois à plus de 2 km de la rivière Pulvar, donc l’eau ne peut donc pas être directement utilisée pour les besoins des différentes constructions royales. Celles-ci s’élèvent en outre à plus de 20 m au-dessus du lit de la rivière, profondément incisée. Le Pulvar arrose toutefois les occupations proches de Firuzi situées à l’ouest qui devaient connaître une occupation en liaison avec la présence de la résidence royale286 (Pl. 15). Les sources sont peu nombreuses aux environs immédiats de la terrasse de Persépolis, il n’en existe qu’une seule, Cheshmeh Ali, située à 1 km au nord-ouest de la terrasse, au pied du Kuh-e Rahmat (Pl. 22). Cette absence d’eau directement disponible oblige donc probablement les résidents à stocker des réserves au cours des épisodes pluvieux hivernaux287 et à assurer l’approvisionnement par un ou plusieurs canaux288.

L’étude des données environnementales récentes montre que Persépolis profite, à proximité, de la disponibilité de vastes surfaces de terres arables. Le site se situe effectivement dans le grand quart nord-est de la plaine où les sols présentent de bonnes qualités agricoles, ils sont assez bien drainés et ne présentent que peu de problèmes de salinité (Pl. 5 et 6). Elle dispose donc d’un terroir étendu et fertile en comparaison des parties nord-ouest et sud de la plaine majoritairement marécageuses. En direction du sud, la qualité des terrains se dégrade toutefois rapidement, de nombreuses sources d’eau chargée en sel induisent la présence de vastes terrains marécageux incultes et saumâtres le long du piedmont sud-ouest du Kuh-e Rahmat. Ces étendues sont toutefois susceptibles de soutenir une pratique d’élevage extensif. C’est également le cas pour l’intérieur des massifs avoisinants, qui de plus offrent des ressources en pierre, et peut-être en bois, immédiatement disponibles pour le vaste chantier de construction de Persépolis289.

Enfin, un des principaux avantages de la localisation de Persépolis apparaît simplement lorsque l’on observe la carte physique de la plaine. La plateforme royale est effectivement située à la croisée des vallées du Kur et du Pulvar qui constitue deux axes naturels de circulations.

Notes
286.

Cf. § 5.4

287.

On note la présence d’une vaste citerne sur les pentes du Kuh-e Rahmat, à l’est de la terrasse, cf. § 5.2.2.1.2

288.

Cf. § 5.5.4.1

289.

Cf. § 5.5.4.2 et 5.6.3