3.2.1. Objectifs des prospections

Les prospections archéologiques à vue³²³ se sont déroulées en deux phases, répondant chacune à des objectifs particuliers.

Une première phase a été consacrée à la visite des sites connus d’après les prospections de W. Sumner³²⁴ et présentant une occupation achéménide³²⁵. Face à l’ampleur des destructions des sites archéologiques, en particulier des tepes dont beaucoup ont été nivelés depuis ces quarante dernières années, nous avons dans certains cas procédé à des prospections systématiques dans les champs qui se trouvent à la place des sites disparus. L’objectif était alors de tenter de retrouver des concentrations de tessons de céramiques résiduelles à l’ancien emplacement des tepes. Il faut également distinguer le cas des prospections menées dans les champs situés autour du village de Band-e Amir où la localisation des sites achéménides n’était pas connue avec précision³²⁶. La prospection dans cette région a été entreprise pour tenter de retrouver des indices d’occupation, correspondant à d’éventuelles concentrations ou à une présence plus diffuse de céramiques achéménide/LPW. Toutefois dans l’ensemble, cette première phase de prospection doit être vue comme des reconnaissances destinées à réévaluer les indices d’occupation achéménide et à préparer des études plus approfondies, en particulier la mise en place des investigations géophysiques, sur des sites déjà identifiés.

Par la suite, des prospections systématiques ont été entreprises sur des secteurs de piedmonts³²⁷ (Pl. 46). Il s’agissait alors de retrouver de nouveaux sites de manière à alimenter la carte de l’occupation du Ier millénaire de la plaine de Persépolis. Nous souhaitions également vérifier les hypothèses d’organisation du territoire à l’époque achéménide émises par W. Sumner³²⁸. La démarche de prospection et d’enregistrement a été voulue systématique pour obtenir une vision exhaustive du paysage archéologique des régions étudiées. Il s’agissait de replacer les éventuelles occupations du Ier millénaire au sein des dynamiques d’occupation chronologiquement plus étendues. Ce n’est qu’en adoptant une démarche systématique que nous pouvions également espérer détecter des artefacts d’autres occupations que ceux des seules périodes achéménide/post-achéménide. Les objectifs fixés ici correspondent classiquement à ceux des prospections à vue menées à une échelle régionale, c'est-à-dire l’étude des dynamiques d’occupation.