3.2.3. Les reconnaissances sur les sites connus

Les reconnaissances sur les sites connus, présentant des indices d’occupation achéménide, ont été effectuées sur deux missions sur le terrain, au cours du printemps et de l’automne 2005. Cette précision a son importance car la présence de végétation au cours de la mission de printemps 2005 a pu induire des biais dans les observations, entre autre pour le repérage et l’estimation des concentrations des céramiques. Lors de la mission d’automne 2005, le sol était le plus souvent à nu.

Le premier objectif de ces reconnaissances était de localiser les sites achéménides publiés par W. Sumner333. Au cours de ses prospections, effectuées à la fin des années 1960334, W. Sumner a mis en place son propre système de localisation des sites prospectés. La plaine de Persépolis a été découpée en carrés de 10 km de côté : en abscisses chaque carré porte une lettre le l’alphabet et en ordonnées un chiffre. Dans le catalogue des sites335, ces derniers sont donc localisés par carrés sans qu’aucune coordonnée géographique ne soit indiquée. Le nom d’un site correspond à un code formé de la lettre et du numéro du carré où il a été retrouvé, suivi d’un identifiant numérique de valeur croissante. Toutefois, W. Sumner a édité dans sa thèse des cartes de répartition des sites336. Elles restent néanmoins trop imprécises pour permettre une bonne localisation des sites. La carte publiée en 1986337 est à l’échelle de la plaine, elle ne permet donc pas de retrouver sur le terrain les sites publiés. Lors de notre première mission, au cours du printemps 2005, nous ne disposions que de ces documents et la localisation des différents sites a été pour beaucoup incertaine, d’autant que de nombreux tepes avaient disparus. Une carte plus précise des occupations achéménides à l’ouest de Persépolis (incluant les secteurs de Persépolis Nord-ouest de Firuzi), publiée en 1986, a toutefois permis de localiser les sites dans cette région.

Lors de la seconde mission, durant l’automne 2005, l’Oriental University of Chicago, par l’intermédiaire de A. Alizadeh, a mis à notre disposition les documents d’archive numérisés et informatisés issus des prospections de W. Sumner. Il s’agit d’une base de données des sites, appelée Archaeological Gazetteer of the Kur River Basin, sous format Excel. Elle comporte l’ensemble des sites prospectés par W. Sumner, ainsi que tous ceux retrouvés au cours des prospections menées avant 1979338. Ils sont associés à différentes informations archéologiques339 et surtout cartographiques, dont une estimation de leurs coordonnées géographiques dans le système UTM-WGS 1984, qui, sur le terrain, s’est généralement révélée inexacte. Les archives des prospections de W. Sumner comportent également un jeu de cartes numérisées au 1:5000 pour l’ensemble de la partie nord de la plaine340. Il s’agit des cartes qu’a utilisées W. Sumner au cours de ses prospections341 et sur lesquelles il a annoté l’emplacement de tous les sites prospectés. Ces cartes, très précises, une fois replacées dans le système de coordonnées UTM-WGS84, nous ont été d’une grande aide pour retrouver la plupart des sites. En effet, quatre sites achéménides seulement sont situés au sud de la latitude du village de Band-e Amir et n’étaient donc pas reportés sur les cartes ainsi que deux situés au nord-est du massif du Kuh-e Rahmat. Dès lors, la localisation des sites a pu s’effectuer de manière très précise.

Nous avons cherché à retrouver systématiquement l’ensemble des sites présentant une occupation achéménide. La plupart des sites prospectés par W. Sumner correspondent à des tepes sur lesquelles il a concentré ses recherches342. Au cours de nos prospections, une fois que l’emplacement du tepe était localisé deux cas de figure se présentaient : le site était détruit ou préservé343. Si le site était détruit, remplacé le plus souvent par des parcelles cultivées, une prospection systématique en ligne des champs a été effectuée. Si une concentration de céramiques résiduelle a pu être délimitée à l’emplacement exact où devait s’élever le tepe, un point GPS a été pris au centre de la zone. Sur les tepes préservés, les membres de l’équipe ont parcouru l’ensemble de la surface du site à la recherche de tessons diagnostiques (tessons décorés, bords, fonds ou anses) de toutes les catégories de céramique présentes. Dans les cas où des tessons achéménide/LPW ont été retrouvés, nous avons cherché à délimiter la surface de concentration de ces céramiques.

Dans tous les cas, que le site soit préservés ou arasés, la documentation récoltée se compose : d’une localisation GPS, de photographies d’ensemble des sites ou de l’ancien emplacement des sites, de photographies des tessons diagnostiques de chaque ensemble identifié, de photographies de tous les autres catégories d’artefacts (lame de silex, blocs architecturaux, fragments de meules…), d’une description du site et du matériel archéologique suivant une fiche d’enregistrement.

Notes
333.

Sumner 1986a

334.

Sumner 1972

335.

ibid. : 275-288

336.

ibid.  : 211-214, fig.18-21

337.

Sumner 1986a : 7, ill.3

338.

Cf. § 6.1.1

339.

Cf. § 6.1.3.4

340.

Cf. § 3.1.1

341.

Sumner 1972 : 20

342.

Cf. § 6.1.3.3

343.

Cf. § 6.2.7.2.2