3.3.1.4. Mise en œuvre d’une prospection géophysique

La mise en œuvre sur le terrain d’une prospection géophysique est identique pour l’ensemble des méthodes utilisées.

La prospection géophysique doit d’abord prendre en compte les particularités du site à étudier. Il faut, dans la mesure du possible, caractériser la nature et la profondeur d’enfouissement des vestiges archéologiques à détecter : c’est un des critères principaux du choix de la méthode à utiliser. Les caractéristiques géologiques et l’environnement du site doivent également rentrer en compte. On procède ensuite à une estimation des surfaces à prospecter et on définit les zones prioritaires à étudier si le site est trop vaste pour être entièrement couvert. Une étape préliminaire à la prospection géophysique consiste aussi à lever la carte topographique du site, si celle-ci n’est pas disponible. La topographie a en effet une grande importance dans l’interprétation du résultat géophysique, le relief peut parfois expliquer la logique d’organisation spatiale des structures.

L’étape suivante consiste à implanter un carroyage de prospection. Les contours de ce carroyage sont mis en place avec l’aide d’un tachéomètre ou d’un GPS différentiel puis d’une équerre optique, de décamètres et de jalons pour implanter les carrés. Sur le terrain ce carroyage est matérialisé par des marques (peinture ou piquets) qui guideront la prospection. Toutes les mesures sont de ce fait localisées dans le repère orthonormé du carroyage de prospection, lui-même replacé dans le système de coordonnées géographiques régional.

Ensuite, vient l’étape de l’acquisition des données. Pour chaque carré de prospection, les mesures sont prises le long de profils, régulièrement espacés, parallèles à l’un des côtés du carré. Profil après profil, l’ensemble de la surface à prospecter est couvert. Le maillage de la prospection définit l’espacement entre chaque profil, et le nombre de mesures prises le long de celui-ci. Un maillage fin, c’est-à-dire avec un pas d’échantillonnage inférieur au mètre, permettra une cartographie détaillée des vestiges archéologiques dont la géométrie apparaîtra avec une bonne résolution spatiale. Concernant les appareils utilisés à Persépolis, la fréquence des mesures prises le long d’un profil est généralement très élevée. L’espacement entre les profils est proportionnel à la taille des structures que l’on souhaite détecter. Les vestiges archéologiques recherchés étant généralement de taille métrique, les profils sont le plus souvent effectués tous les mètres. On peut cependant les espacer si l’objectif est de détecter des structures plus grandes, ce qui permet également de gagner du temps au cours de l’étape de prise de mesure. Au cours de la prospection, les mesures sont enregistrées et stockées en continu dans une console d’acquisition reliée aux appareils géophysiques.

Une fois l’acquisition des données accomplie, elles sont déchargées sur un ordinateur et traitées à l’aide de logiciels spécifiques. Les traitements consistent essentiellement à interpoler les résultats obtenus pour chaque profil de manière à obtenir une information spatiale continue, c'est-à-dire le plus souvent des cartes géophysiques de la grandeur mesurée et couvrant l’ensemble de la surface prospectée. Chaque méthode employée demande également des corrections spécifiques. Il s’agit de nettoyer les mesures de tous les artefacts qui correspondent, pour la géophysique, à tous les effets indésirables artificiellement créés par l’appareil ou liés à son maniement sur le terrain, de façon à ne garder que les valeurs liées aux variations de la géologie dans le proche sous-sol.