3.3.1.6. Déroulement des prospections géophysiques

Les prospections géophysiques menées dans la plaine de Persépolis ont profité d’une collaboration étroite avec le laboratoire Sisyphe366. Il rassemble des chercheurs et des enseignants-chercheurs impliqués essentiellement dans l’étude géologique et hydrogéologique des formations superficielles. Ils disposent pour se faire de nombreux appareils géophysiques permettant d’appliquer une variété de méthodes de prospection. Un de leurs axes de recherche correspond également au développement de prototypes d’appareillages géophysiques, permettant la mise en œuvre d’études sur des surfaces ou dans des environnements où il est souvent difficile de prospecter. Le laboratoire a ainsi développé plusieurs appareils de prospection en milieu urbain. Les membres de cette équipe participent activement à de nombreuses campagnes de prospections géophysiques appliquées à l’archéologie, faisant ainsi profiter de leur expertise différentes missions archéologiques. .

Avant la mise en place des prospections géophysiques, deux zones de prospection ont été déterminées, correspondant à deux environnement différents : les alentours immédiats de la terrasse de Persépolis ; l’ensemble de la plaine cultivée367. A proximité de la terrasse, la définition a priori d’une stratégie de prospection s’est révélée délicate. En effet, ce secteur présente des conditions peu favorables à la conduite de prospections géophysiques : il a été très largement aménagé au cours des 40 dernières années. La stratégie de prospection prévoyait donc la mise en place de prospections radar-sol et électriques, à l’aide d’un appareillage électrostatique, permettant de prospecter ce type d’environnement très construit, s’apparentant à des milieux urbains. Une première mission de prospection autour de la terrasse royale aurait dû avoir lieu au cours du printemps 2005. Les appareils ayant été bloqués par la douane de l’aéroport de Téhéran, les prospections n’ont pas pu s’effectuer. La présence des géophysiciens a toutefois permis de délimiter précisément les zones à prospecter et d’affiner la méthodologie. Les prospections radar-sol et électrique se sont déroulées plus tard, au cours du printemps 2008, sur une période de deux semaines. Dans le reste de la plaine de Persépolis, dans les lieux parfois éloignés de Persépolis, il était nécessaire d’employer une méthode souple et rapide d’utilisation, permettant d’obtenir des cartes des vestiges archéologiques avec de bonnes résolutions. La méthode magnétique a été privilégiée. Les prospections magnétiques ont été effectuées sur l’ensemble des missions qui se sont déroulées entre 2005 et 2008.

Notes
366.

U.M.R. 7619 C.N.R.S/Université Pierre et Marie Curie-Paris 6. Les prospections se sont déroulées en collaboration avec plusieurs membres de ce laboratoire : C. Camerlynck (maître de conférences en géophysique), F. Rejiba (maître de conférences en géophysique) et A. Demaihed (doctorant en géophysique). Les prospections dans la plaine de Persépolis ont également profité de la collaboration de C. Benech (chercheur C.N.R.S., archéologue-géophysicien), rattaché à l’U.M.R. 5133 Archéorient (C.N.R.S./Université Lyon 2).

367.

Une description détaillée des raisons des différentes stratégies choisies pour chaque site prospecté est donnée avant chaque exposé des résultats de prospection.