3.3.2.3.2. L’appareil électrostatique

Le plus souvent, l’injection du courant dans le sol, et la mesure de potentiel, s’accomplissent par l’intermédiaire d’électrodes plantées dans le sol. Lorsque celui-ci est recouvert de gravier, de goudron ou de dalles, il est impossible d’enfoncer des électrodes. L’injection de courant et les mesures de potentiel peuvent toutefois être réalisées par influence électrostatique grâce à des électrodes plates, des pôles, posés sur le sol. Dans le cadre de nos prospections, nous avions réservé la mise en œuvre de prospections électriques aux alentours de la terrasse, devant l’escalier monumental ainsi que sur un grand parking situé plus à l’ouest (Pl. 16). La surface, goudronnée ou dallée, de ces deux secteurs nous obligeaient à utiliser un appareil à électrode plate pour effectuer les prospections électriques.

Figure 3‑6 : Prospection électrique effectuée avec un M.P.U. au pied de la terrasse de Persépolis, devant l’escalier monumental (cliché K.M., printemps 2008)

L’appareil utilisé est un prototype développé par l’équipe de l’U.M.R. Sisyphe. Il s’agit d’un M.P.U.³⁷⁶ (MultiPôle électrostatique Urbain) (Fig. 3-6), équipé d’une paire d’électrodes d’injection et de deux paires d’électrodes de mesure, qui constituent deux dipôles de largeur respective de 0,5 m et 1 m. L’appareil permet donc d’obtenir des informations à deux profondeurs différentes, sur des tranches de sols de 0,5 m et 1 m d’épaisseur. Les électrodes correspondent à des plaques de métal posées sur un tapis de caoutchouc isolant. Les mesures ont été prises le long de profils espacés d’1 m. Elles sont enclenchées automatiquement tous les 20 cm grâce à un odomètre. Les mesures de potentiel sont stockées dans un ordinateur relié à l’électronique d’acquisition. Par la suite, les valeurs de résistivité apparentes, à partir desquelles sont éditées les cartes de résistivité, sont calculées une fois les données déchargées.