A partir de la période parthe, les données archéologiques sont très lacunaires et la chronologie est avant tout historique. Aucune des fouilles entreprises dans la région n’a fourni d’information stratigraphique pour ces périodes qui restent donc très mal caractérisées. Si les fouilles de Tol-e Malyan ont révélé quelques indices d’occupation parthes et sassanides390, les différents sondages n’ont pas mis à jour une stratigraphie d’occupation pour l’ensemble de ces périodes391. Dans la plaine de Persépolis, seules les fouilles menées par E. Herzfeld à Istakhr seraient susceptibles de donner des informations sur la chronologie des périodes sassanide et islamique mais elles n’ont jamais été publiées de manière précise392. Non loin de la plaine de Persépolis, dans le bassin de Shiraz, les fouilles du site de Qasr-e Abu Nasr ont fourni un important matériel daté du parthe à l’islamique393. D. Whitcomb a proposé une partition du sassanide en trois périodes d’occupation distinctes, mais cette chronologie est remise en cause car la stratigraphie du site a été étudiée de manière trop imprécise394.
Dans la plaine de Persépolis, les périodes islamiques ont fait l’objet de prospections menées par A. Williamson, archéologue qui a également parcouru l’ensemble du Fars. Les résultats de ses prospections n’ont, jusqu’à présent, pas été publiées395. Sur la base de l’exploitation d’une partie des archives des prospections d’A. Williamson, W. Sumner et D. Whitcomb proposent toutefois de découper la période islamique en trois phases successives396. Il nous semble dès lors possible de compléter la chronologie proposée par W. Sumner en prenant en compte cette proposition de division de l’ère islamique en trois périodes distinctes (Table 1). En effet, nous avons pour notre part cherché, au cours de nos prospections, à distinguer les occupations du début de l’ère islamique de celles plus récentes ; il semblait de ce fait intéressant de faire apparaître ces divisions chronologiques.
Alden 1978 et Balcer 1978 rapportent par exemple les découvertes faites respectivement au cours de fouilles ponctuelles d’un four d’époque sassanide et de tombes contenant des monnaies parthes et sassanides. Sumner 2003 : Table 12 indique également la présence de nombreux tessons parthe/sassanide à la surface du quart sud-ouest du site et de deux bâtiments, dont un très détruit, au sommet de deux sondages.
Par exemple Carter 1996 : 48 décrit brièvement au sommet de la stratigraphie du sondage EDD l’existence d’un niveau d’occupation probablement sassanide marqué par la présence de possibles fondations de colonne appartenant à un bâtiment très érodé. Il faut toutefois noter que le niveau précédent est daté d’avant la période achéménide. Ce sondage présente donc un hiatus d’occupation entre le début Ier millénaire et le niveau supposé sassanide. Concernant un état des lieux sur l’occupation de Tol-e Malyan au Ier millénaire cf. § 6.2.3.2.2
Cf. § 5.5.2
Whitcomb 1985
Boucharlat & Haerinck 1992b
Un projet d’étude de ses archives et des céramiques collectées au cours de ses prospections a été relancé récemment, cf. Priestman & Kennet 2002 et Priestman 2003
Sumner & Whitcomb 1999