5.1.2.4. Les indices d’exploitation des ressources naturelles

Au sein de la zone d’occupation de Persépolis, en plus des différents secteurs du quartier royal, de Persepolis West, de Firuzi et de Dasht-e Gohar évoqués précédemment, auxquels s’ajoutent la nécropole de Naqsh-e Rustam située à 6 km au nord de la terrasse royale, quelques indices d’exploitation des ressources naturelles existent pour la période achéménide. L’exploitation de ces ressources est nécessaire pour soutenir l’effort des différentes activités de la ville. Les données concernant cet aspect de l’occupation sont disséminées dans diverses publications archéologiques. Elles proviennent pour l’essentiel des prospections entreprises par W. Kleiss595, qui a procédé à des prospections sur les piedmonts du Kuh-e Rahmat et du Kuh-e Hussein, les deux massifs qui délimitent la zone d’occupation de Persépolis à l’est et au nord.

Cette exploitation du milieu naturel est principalement illustrée par la présence de carrières de pierre sur les piedmonts des massifs du Kuh-e Rahmat596 et du Kuh-e Hussein597. L’intense activité de construction durant la période achéménide et l’utilisation importante de la pierre ont en effet dû susciter une importante activité d’extraction de ce matériau. La disponibilité ainsi que la qualité de la pierre constituent une des bases matérielles nécessaires pour soutenir le gigantesque effort qu’a demandé la construction des différents édifices décidée par Darius.

L’exploitation des ressources en eau n’est illustrée que par les vestiges d’un canal en partie rupestre le long du Kuh-e Rahmat, au nord du quartier royal 598 . Ce dernier n’a fait l’objet que de relevés partiels et schématiques, et il est généralement interprété comme alimentant la terrasse de Persépolis. L’exploitation agricole au sein de la zone d’occupation de Persépolis, en particulier l’existence de canaux d’irrigation qui pourraient illustrer une mise en valeur des terrains, reste un point largement inexploré. Les grands réseaux d’irrigation, mis en place le long des rives du Kur et en partie étudiés par W. Sumner, ne peuvent pas servir à alimenter Persépolis, située sur la rive opposée du Pulvar. Soulignons enfin l’absence de données archéoenvironnementales (archéozoologiques, archéobotaniques, géomorphologiques…) en provenance des diverses fouilles entreprises sur les différents sites achéménides, données qui auraient pu nous renseigner sur les modes d’exploitation de l’environnement.

Notes
595.

Kleiss 1976, 1992a, 1993, 1994.

596.

Cf. § 5.5.4.2

597.

Cf. § 5.6.4.2

598.

Cf. § 5.5.4.1