5.2.3.1. Les données archéologiques sur le secteur de Barzan-e Jonoubi

Les recherches sur le secteur de Barzan-e Jonoubi, n’ont pas fait l’objet de monographie détaillée. Les résultats sont partiellement connus via des publications isolées et un rapport de fouille peu diffusé car publié en persan650. Les données existantes sont donc très rarement prises en compte dans les commentaires et les descriptions du site ; au mieux, la présence de quelques vestiges au sud de la terrasse est évoquée.

Des recherches archéologiques ont pourtant très tôt été mises en œuvre au sud de la terrasse. Elles remontent aux travaux de H. Weld-Blundell, publiés en 1893651. Cet auteur a noté, entre autres, la présence de plusieurs tepes et éléments d’architecture épars au sud de Persépolis. A partir de là, il restitue une vision d’ensemble du site où la terrasse et le Barzan-e Jonoubi sont réunis en un seul ensemble, protégé par des lignes de défenses communes. Plus tard, E. Herzfeld intègre pleinement le quartier méridional à ses projets de fouilles archéologiques à Persépolis. Il note que les vestiges sur cette zone présentent de nombreux points communs architecturaux avec les bâtiments de la terrasse, mais l’intègre à sa description de la ville et ne la relie pas directement au quartier royal 652.

Des fouilles limitées dans le secteur sud sont alors entreprises par E. Herzfeld en 1933653 mais ne seront jamais publiées. Elles seront poursuivies en plusieurs étapes par A. Sami entre 1951 et 1955654. En 1968, A. Tadjvidi reprend la direction des recherches à Persépolis. Depuis H. Weld-Blundel, il est le premier à considérer la terrasse comme l’une des parties d’un ensemble royal plus vaste, qui intègrerait également les vestiges situés au pied, vers le sud655. Il ouvre donc une série de sondages et de fouilles extensives dans le secteur du Barzan-e Jonoubi pour tenter de mieux comprendre l’organisation du quartier royal, en particulier les relations entre la terrasse et le secteur sud656. Ses travaux, interrompus en 1972, ont fait l’objet d’un rapport en persan destiné au ministère iranien de la culture657. Les conclusions les plus importantes ont été en partie reprises par A. Mousavi dans une série d’articles concernant l’organisation de la ville de Parsa658. Ceux-ci ont permis une diffusion plus large des travaux des différents directeurs des fouilles iraniens qui se sont succédés avant la Révolution islamique. Plus récemment, W. Kleiss a effectué des prospections autour de la terrasse de Persépolis. Il a publié plusieurs articles évoquant en partie des observations faites au sud de la terrasse659, l’un d’entre eux s’intéressant plus particulièrement à la tombe inachevée660. Dans ses publications, W. Kleiss édite une carte archéologique générale du quartier royal, incluant le plan de la terrasse, celui du Barzan-e Jonoubi ainsi que les différents vestiges dégagés alentours661. Cette carte complète, qui n’est pas limitée à la seule terrasse, sera par la suite souvent reprise dans les publications concernant Persépolis662. Au cours des années 2000, des campagnes de restauration et de protection des vestiges en briques crues ou en pierre ont été entreprises par le P.P.R.F., en particulier sur la tombe inachevée.

La principale contribution de ces différents travaux, même partiellement publiés, est d’avoir porté à notre connaissance un plan d’ensemble des bâtiments mis au jour dans le Barzan-e Jonoubi. Son étude, associée aux quelques données lacunaires issues des fouilles, permet d’énoncer quelques hypothèses sur la définition des limites du quartier royal et de son plan d’organisation.

Notes
650.

Tadjvidi 1976

651.

Weld-Blundel 1893 : 547-556  ; les résultats publiés par ce dernier sont repris par Mousavi 1992 : 217 et Mousavi 2002 : 220-222

652.

Herzfeld 1929 : 31-33 dans un chapitre consacré à la description des restes de la ville, l’auteur utilise successivement les termes quartier ou banlieue pour désigner les différents secteurs qui la compose ; il semble ainsi les considérer séparément de la terrasse royale.

653.

Godard 1952 : 121 ; Mousavi 2002 : 228

654.

Sami 1970 : 86-91 ; Mousavi 2002 : 237

655.

ibid. : 240

656.

ibid. : 243

657.

Tadjvidi 1976, cette publication intègre également une partie des résultats obtenus par A. Sami.

658.

Mousavi 1992, 1999, 2002

659.

Kleiss 1976 et Kleiss 1992a

660.

Kleiss & Calmeyer 1975

661.

Kleiss 1980 : 209-Abb. 9

662.

Cf. § 5.1.1.2.4