5.2.3.3.2. La question de la datation des bâtiments du Barzan-e Jonoubi

La chronologie de construction de l’ensemble de ces bâtiments n’est pas fixée de manière certaine. Les styles architecturaux ainsi que les inscriptions retrouvées sur les bases de colonnes du bâtiment H indiqueraient des constructions remontant aux périodes de règne de Darius (522-486 av. J.-C.) et Xerxès (486-465 av. J.-C.)697. La construction de ce quartier sud serait donc contemporaine de la plupart des grandes constructions de la terrasse. Ainsi, une des hypothèses défendues par les différents fouilleurs de ces édifices serait que cet ensemble aurait servi de résidences royales et de bâtiments d’audience temporaires durant les travaux sur la terrasse698. Les constructions de la terrasse et du secteur sud feraient donc partie d’un même programme architectural de conception royale conçu de manière simultanée. Ces observations vont dans le sens des quelques conclusions tirées du plan d’organisation du Barzan-e Jonoubi.

En acceptant cette hypothèse, il reste donc une interrogation sur le devenir de ce secteur méridional une fois les constructions de l’Apadana et des résidences royales terminées. De plus il se retrouve, vers la fin de l’occupation achéménide de Persépolis, isolé du fait de la fermeture de la porte sud de la terrasse royale. Pour les périodes postérieures au règne de Xerxès, notons néanmoins la présence d’une tombe royale inachevée, parfois attribuée à Darius III699, située à une centaine de mètres au sud du Barzan-e Jonoubi. La prise en compte de cette tombe inachevée pose le problème des limites sud du secteur qui sera discuté ultérieurement700.

Notes
697.

Lecoq 1997 : 261 publie une traduction des inscriptions cunéiformes gravées sur les bases de colonne attribuant la construction du bâtiment H à Xerxès, ce bâtiment étant clairement désigné comme étant une résidence (tachara) ; Roaf 2004 : 406 pour la datation de l’ensemble des bâtiments du secteur sud

698.

Hypothèses reprises et résumées par Mousavi 1992 : 207 et 219  et Mousavi 1999 : 150, n.9

699.

Schmidt 1970 : 107

700.

Cf. § 5.2.3.4.2