5.2.4.2. Les prospections radar-sol

5.2.4.2.1. Description des zones prospectées

Figure 5‑6 : Situation des différentes zones prospectées au pied de la terrasse
Figure 5‑6 : Situation des différentes zones prospectées au pied de la terrasse

La prospection radar-sol menée sur l’esplanade située à l’ouest de la terrasse royale a concerné une surface totale mesurant un peu moins de 2 ha, soit moins de la moitié des 5 ha que mesure cet espace (Fig. 5-6). La zone prospectée est délimitée à l’ouest par une route asphaltée et à l’est longe le pied de la terrasse. Depuis la route, la surface du sol est recouverte d’une couche de graviers grossiers sur une quarantaine de mètre ; jusqu’au pied de la terrasse, le sol est à nu et présente une végétation éparse (Fig. 5-5). Les limites de la zone gravillonnée sont bordées de deux rangées de grands lampadaires, qui ont nécessité pour leur alimentation la mise en place d’un réseau électrique souterrain, comme le démontrent clairement les résultats d’une prospection magnétique769. A part ces quelques réverbères et la présence de quelques installations légères destinées à la gérer le flux des visiteurs devant l’entrée occidentale de la terrasse, le terrain ne présente pas d’obstacle majeur à la mise en œuvre de la prospection géophysique.

Le seul facteur limitant concernant la prospection radar-sol réside dans la différence d’état de surface entre la partie occidentale et orientale de l’esplanade. L’émission des ondes électromagnétiques dans le sol est facilitée si le contact entre les antennes planes et le sol est maximal. Sur un sol irrégulier dont la surface est recouverte de graviers, la propagation est moins bonne que sur un sol plus plat comme c’est le cas au pied de la terrasse. La quantité d’énergie transmise dans le sol pour la zone de graviers sera donc moindre, ce qui limitera la profondeur de pénétration des ondes ainsi que la résolution des cartes obtenues.

La prospection radar-sol s’est concentrée sur le secteur situé au sud de l’entrée principale, pour lequel nous disposons des informations archéologiques issues des fouilles de A. Tadjvidi. D’après les cartes de localisation des structures mis au jour770, la zone prospectée avec le radar-sol devrait normalement recouvrir en partie une des sections mises au jour. La mise en œuvre de la prospection radar-sol au sud de l’esplanade permet de plus une comparaison avec les résultats de la prospection magnétique entreprise par le P.P.R.F.

Du fait de l’absence de données précises sur les possibles vestiges sous-jacents, et donc sur leur orientation, la direction des profils a été modifiée au cours de la prospection. Sur une zone rectangulaire de 200 m par 68 m, appelée zone P (Fig. 5-6), nous avons procédé à des mesures le long de profils espacés de 2 m, d’orientation nord-ouest/sud-est parallèle à la terrasse. Au sud, un espace plus réduit de 100 m par 50 m, appelé zone T, a été couvert suivant des profils perpendiculaires à la terrasse, espacés également de 2 m. Le fait d’orienter les profils différemment permet de privilégier, par exemple dans le cas de la zone P, la résolution de la carte pour des vestiges perpendiculaires à la terrasse qui seront recoupés par plusieurs profils successifs. Inversement, pour la zone T, ce sera la détection d’aménagements parallèles qui sera privilégiée. Quelle que soit la configuration des implantations au pied de la terrasse, des longs murs parallèles ou des constructions prenant appui sur le mur de soubassement, le changement de direction des profils devrait permettre de les recouper au mieux. L’espacement de 2 m entre les profils paraissait correspondre à un échantillonnage suffisant considérant la taille et la profondeur des structures recherchées.

Notes
769.

Cf. § 5.2.4.1.2

770.

Tadjvidi 1976 : 67-fig.25