5.2.5.3.2. Les données manquantes à l’est et au sud de la terrasse royale

La réponse aux différentes questions posées pourrait trouver des éléments de réponse dans la mise en place d’un programme de recherche d’envergure sur l’ensemble du quartier royal et sa périphérie proche. Il devrait être axé d’une part sur une étude exhaustive des vestiges existants, d’autre part sur la mise en place de fouilles ou de sondages ciblés.

Une meilleure connaissance du plan d’organisation du Barzan-e Jonoubi demanderait dans un premier temps un important travail de topographie. Les vestiges des différents édifices mis au jour sont encore visibles, et la mise en place d’un levé associé à des nettoyages des structures afin de retrouver les niveaux d’occupation, pourrait permettre de fournir des données sur les problèmes de topographie que peut poser cet ensemble. Ce travail permettrait en outre de recaler précisément le plan des différents bâtiments sur une carte générale du secteur royal, ce qui pourrait servir de base à une réflexion renouvelée sur son plan d’organisation d’ensemble. Il serait en outre intéressant de reprendre les archives des différents fouilleurs (E. Herzfeld, A. Sami, A. Tadjvidi) qui ont travaillé dans le Barzan-e Jonoubi. Le problème de l’espace vide de 6 ha au nord-est du Barzan-e Jonoubi est plus délicat. Il a été récemment remblayé et terrassé pour installer une station de pompage788, autour de laquelle ont été aménagés un jardin et un parking. Ici, seule la réouverture de sondages et des études sédimentologiques, destinées à démontrer la nature des milieux de dépôts des sédiments, pourraient permettre de combler le manque de données concernant l’organisation la partie nord du Barzan-e Jonoubi.

Concernant les pentes du Kuh-e Rahmat, le travail de W. Kleiss pourrait servir de base à une étude plus précise. La répartition de la céramique de surface a été d’ores et déjà étudié par M.T. Atai’i. Il manque cependant un plan d’ensemble du système de drainage de l’eau de pluie, et aucun levé précis des divers éléments d’architecture épars ou des différents murs de terrassement n’a été effectué jusqu’à présent. A nouveau, l’étude des archives des fouilles menées par A. Tadjvidi sur les remparts pourraient apporter des informations nouvelles, ainsi que la mise en œuvre de sondages limités destinés avant tout à préciser la chronologie de la construction et des transformations du rempart du Kuh-e Rahmat.

A l’échelle du quartier royal, un des axes principaux de ces études pourrait consister en une réévaluation de l’ensemble du système de drainage et de stockage de l’eau. Ce système rassemble le système de canalisation de la terrasse royale789, les drains et la citerne sur les pentes du Kuh-e Rahmat, et les quelques éléments de canalisation retrouvés par A.Tadjvidi à l’ouest et au sud de la terrasse, auxquels s’ajoute le grand réservoir en pierre situé à proximité de la tombe inachevée. L’articulation entre ces différents éléments reste incertaine et demanderait d’abord un travail de topographie spécifique. La question est également de voir si ce système pourrait être relié au canal d’irrigation dont nous avons précisément étudié les vestiges au nord de la terrasse de Persépolis, le long du piedmont du Kuh-e Rahmat790. D’après nos mesures d’altitude, ce canal devait servir à alimenter non pas la terrasse elle-même mais les zones situées au pied de la terrasse.

Plus au sud, au-delà-de la tombe royale inachevée, une grande partie des vestiges a désormais disparu, du fait de la construction du village de Shamsabad. A cela s’ajoute la présence d’une occupation islamique assez étendue sur ce secteur, qui a pu en partie recouvrir des indices d’occupations antérieures. Ce constat a contribué à ne pas faire rentrer la prospection de cette région dans nos priorités, en concentrant nos travaux à l’ouest de la terrasse de Persépolis. Il pourrait toutefois être intéressant de faire rentrer le secteur compris entre le quartier royal et Shamsabad dans un programme de prospection extensive de la zone d’occupation de Persépolis.

Notes
788.

Comme le regrette Kleiss 1992a : 156 ; Mousavi 1992 : 220 évoque également le forage de ce puits.

789.

Sur lequel le P.P.R.F. a lancé récemment un nouveau programme d’étude complet, voir Askari Chaverdi 2004

790.

Cf/ § 5.5.4.1