Les données archéologiques disponibles pour le secteur de Persépolis Nord-Ouest sont peu nombreuses793. La présence d’un groupe de tepes, appelé Persepolis West par W. Sumner, aujourd’hui arasés et associés à de la céramique achéménide/LPW, permet certes de prouver une occupation achéménide du secteur, sans pour autant pouvoir en préciser ni l’étendue, ni la nature (Pl. 22). L’objectif principal des prospections est donc de déterminer les limites de l’occupation achéménide, et si possible de la caractériser plus en détail, c'est-à-dire définir son organisation, sa densité et éventuellement le plan des bâtiments enfouis. In fine, il s’agit d’apporter une réponse concernant l’existence de l’éventuelle ville de Parsa/Matezzish, dont Persepolis West pourrait constituer une partie des vestiges d’après W. Sumner794, pour ensuite tenter d’en identifier le plan d’organisation. Comme le montre la carte du secteur de Persépolis Nord-Ouest, les prospections de W. Sumner ont également permis d’enregistrer795 un ensemble d’occupations, essentiellement datées des périodes islamiques, sur l’ensemble de la région (Pl. 22). Les sites de cette période paraissent de moindre importance en termes de surface, mais il est possible que les prospections révèlent des vestiges d’aménagements islamiques.
Un autre objectif de ces recherches concerne l’éventuelle différenciation entre l’occupation à Persépolis Nord-Ouest et celle du quartier royal dont la limite occidentale reste mal définie. Les deux secteurs peuvent correspondre à deux projets d’aménagement différents, d’un point de vue de l’organisation spatiale et de la chronologie. La terrasse royale et ses aménagements périphériques pourraient donc correspondre à un ensemble architectural isolé par rapport au reste de la ville. Le quartier royal peut également s’inscrire dans un plan général d’organisation plus vaste dont il serait une des composantes. Pour l’étude de cette question, la prospection du parking ouest et des champs situés autour présente un intérêt essentiel (Pl. 22). Ce secteur est en effet situé à proximité du quartier royal, et son étude permettrait de replacer les constructions royales dans un éventuel plan d’organisation plus large. Cet espace inclut également une petite zone présentant une concentration d’éléments architecturaux en pierre taillée, mis au jour par les labours dans un champ situé à l’ouest du parking, parcelle qui - suite à cette découverte - a été rachetée par le P.P.R.F.796 (Pl .22). Ces découvertes laissent supposer une présence de bâtiments à architecture en pierre en-dehors des limites occidentales que nous avons fixées pour le quartier royal. Parallèlement, à la surface des champs et au fond des canaux d’irrigation, on relève régulièrement la présence d’artefacts divers. Il s’agit de tessons de céramique ou de fragments de récipients en pierre, qui pourraient indiquer la présence d’habitats ou d’ateliers dans ce secteur. Les prospections sur cette zone d’interface entre le secteur de Persépolis Nord-Ouest et le quartier royal pourraient de ce fait permettre d’en définir le statut, entre continuité des édifices à caractère royal ou aristocratique ou apparition de constructions plus communes.
Enfin, comme l’ensemble de la plaine, Persépolis Nord-Ouest a subi une profonde transformation de son paysage au cours des derniers cinquante ans. Les recherches entreprises ont également pour but d’évaluer le potentiel archéologique global de cette zone, et d’estimer l’état de préservation des vestiges. La zone de Persépolis Nord-Ouest fait en effet partie du second cercle de protection du patrimoine mis en place autour de Persépolis, dans le cadre de son classement sur la liste du patrimoine mondial de l’Unesco.
Cf. § 5.1.2.3
ibid. : 9
Ces données, la présence de sites et leur surface, ont été reprises du Gazetteer et des cartes anciennes annotées, cf. § 6.1.3.4
Cf.§ 5.3.4.2