5.3.3.2.2. Résultats des prospections magnétiques à l’ouest du parking

5.3.3.2.2.1. Les anomalies liées à l’occupation moderne

Dans la partie nord du secteur prospecté, la carte du gradient magnétique obtenue montre une réponse globale du terrain présentant une dynamique assez faible. Les faibles variations témoignent d’une certaine homogénéité des couches sédimentaires superficielles. Les résultats de la prospection électrostatique menée sur le parking avaient déjà permis de montrer que l’horizon pédologique supérieur est majoritairement constitué d’une couche de sédiment fin homogène819. La plupart des anomalies visibles sur la carte magnétique (Fig. 5-17) est donc à associer à la présence et aux activités de l’Homme, et non à des phénomènes géomorphologiques.

La présence de certaines de ces anomalies (Fig. 5-18-surlignées en jaune) peut s’expliquer grâce aux remembrements récents du plan cadastral. Ces longues lignes, aux formes courbes, qui traversent la zone prospectée de part en part correspondent aux limites, actuelles ou récemment modifiées, des champs. Actuellement les champs sont délimités par deux types d’aménagement. Il peut s’agir d’un petit talus de terre, d’une trentaine de centimètres de haut. Au cours de la prospection magnétique, il peut être enjambé sans difficulté par l’opérateur, mais sa présence crée une anomalie au niveau de la limite du champ. La longue anomalie courbe au sud de la zone prospectée (Fig. 5-18) correspond à ce type de limite entre deux champs. Les champs au nord-ouest du parking ouest, sont également délimités par de larges canaux d’irrigation infranchissables, qui de fait limitent l’extension des surfaces prospectées. Sur la photographie aérienne (Fig. 5-17), la présence de ces larges fossés est bien visible tout autour des divers champs étudiés. Certaines de ces anomalies, liées aux évolutions récentes du parcellaire, correspondent à des limites anciennes de champs, disparues récemment du fait des remembrements, mais connues d’après la documentation cartographique. Par exemple, au nord, une anomalie de direction nord-sud traverse la zone prospectée et coïncide avec le tracé d’un canal d’irrigation visible sur les photographies aériennes (Fig. 5-17). Entre la date des prises de vue aériennes, au début des années 2000820, et le printemps 2008, ce fossé a été comblé et les parcelles voisines réunies. Cette observation témoigne des changements rapides et des nombreux remembrements que connaît le parcellaire traditionnel depuis les années 1970, du fait de la mécanisation de l’agriculture821. Ce fossé a été très probablement remblayé avec du sédiment provenant des champs voisins et ne produit pas une forte anomalie magnétique.

Figure 5‑17 : Carte du gradient magnétique obtenue au nord-ouest du parking ouest
Figure 5‑17 : Carte du gradient magnétique obtenue au nord-ouest du parking ouest

Dans la partie sud de la carte magnétique, des séries d’anomalies rectilignes, très rapprochées les unes des autres, se superposent exactement au tracé des sillons visibles à la surface des champs (Fig. 5-17), et correspondent donc aux effets de labours. Les labours mécanisés entraînent une perturbation des couches superficielles suffisante pour provoquer des anomalies magnétiques. Dans les champs prospectés à l’ouest du parking, leur amplitude est très faible et ne gêne pas l’interprétation archéologique des résultats.

Enfin, concernant la présence d’anomalies liées à l’occupation moderne, les quelques points isolés très magnétiques, visibles au nord, correspondent très probablement à des objets métalliques abandonnés dans les champs.

Notes
819.

Cf. § 5.3.2.2.1

820.

Cf. § 3.1.1

821.

Cf.§ 2.6.3