5.3.5.2.3. La datation de l’occupation

Une estimation de la datation de l’occupation ancienne peut tout d’abord être effectuée à partir d’une étude du matériel archéologique de surface. On note par exemple, sur l’ensemble de la zone, la présence de nombreux restes architecturaux (Pl. 22), déplacés dans la plupart des cas. Ils correspondent à des bases de colonnes et des dalles soigneusement taillées situées à l’ouest du parking, ou à un fragment d’escalier au sud de Tol-e Jalyan. La plupart paraissent datés de l’époque achéménide, et témoignent de l’existence d’édifices prestigieux, en partie en pierre, disséminés dans le secteur de Persépolis Nord-Ouest. Concernant la céramique, comme l’ont montré nos estimations de répartition à l’ouest du parking, les densités de tessons peuvent être très élevées. C’est le marqueur le plus abondant d’une occupation ancienne. Dans l’ensemble, la céramique de surface semble très majoritairement appartenir à la catégorie achéménide/LPW. L’étude de la coupe dans le secteur de Persepolis West a permis de prélever et de dessiner quelques exemples de formes, qui pourraient trouver des comparaisons avec celles utilisées par W. Sumner pour caractériser la céramique achéménide/LPW867. D’après les artefacts en surface, l’occupation de la région semble donc essentiellement se concentrer sur les périodes achéménide et/ou post-achéménide.

La dynamique d’occupation des environs de la terrasse de Persépolis ne se limite toutefois pas au Ier millénaire, mais s’étend aux périodes antérieures et postérieures. La région à l’ouest de la terrasse royale présente en effet plusieurs sites d’occupation islamique attestée (Pl. 22). Une partie de la céramique de surface pourrait donc également correspondre au bruit de fond de céramiques islamiques que nous avons pu observer sur l’ensemble de nos prospections effectuées dans la plaine. Sa présence témoigne néanmoins de l’occupation et de l’exploitation agricole de la région aux périodes islamiques, voire récentes. Concernant l’occupation avant le premier millénaire, aucune occupation importante de l’Age du Bronze n’est attestée à Persépolis Nord-Ouest ou aux alentours du quartier royal 868 . Pour cette période, le site le plus proche se trouve quelques kilomètres plus à l’ouest, au sud-est du village de Firuzi869 (Pl. 27). Les deux tepes de Tol-e Bakun témoignent d’une occupation préhistorique du secteur, antérieure au Bronze. En cela, les données sur l’occupation ancienne obtenues grâce aux prospections magnétiques pourraient dater de différentes périodes. La bonne corrélation des concentrations de céramiques achéménide/LPW avec les zones de fort magnétisme permet toutefois de supposer que la grande majorité des anomalies relevées sont à relier à l’occupation du Ier millénaire.

Notes
867.

Cf. § 5.3.3.3.3 et fig. 5-28

868.

Abdi & Ata’i’i 2007 notent toutefois la présence d’un niveau Kafatari au fond d’un sondage de superficie limitée, ouvert au niveau de l’angle sud-ouest de la terrasse de Persépolis.

869.

Site d’occupation Kaftari-Shoga/Teimuran de Tol-e Rubai, cf. § 5.4.2.2