5.4.1.1.3. Problématiques de recherche

L’étude des données archéologiques existantes fait donc apparaître que le secteur de Firuzi, au sud et à l’est du village, a connu une occupation importante à l’époque achéménide. Les recherches sur cette vaste région de 600 ha sont cependant restées limitées à des prospections circonscrites à l’emprise des différents tepes ou à des sondages limités qui se sont surtout concentrés sur les restes architecturaux découverts de manière fortuite au cours des labours. Ainsi, comme le souligne W. Sumner896, en l’absence de prospections intensives et systématiques ou de fouilles extensives, l’occupation achéménide dans le secteur de Firuzi reste mal définie aussi bien à l’échelle du site qu’à celle de la région dans son ensemble.

A l’échelle des sites, aucun plan complet de bâtiment n’est connu. Sur trois sites (Firuzi 11/B, Firuzi 6/E et Firuzi 5/G – Pl. 28), les sondages ont révélé des éléments architecturaux en pierre897. Les parties construites en pierre ne représentent cependant qu’une petite partie de l’ensemble des bâtiments auxquels elles appartiennent. Les élévations devaient essentiellement être construites en brique crue. Si la présence d’éléments architecturaux en pierre constitue effectivement un indice de l’existence de constructions luxueuses, l’absence de plan complet ne permet pas d’en définir plus précisément la fonction. Pour l’ensemble des autres sites du secteur de Firuzi, leur plan d’organisation reste inconnu. Il est également possible qu’aux alentours immédiats de ces différents édifices existent des aménagements périphériques ou des bâtiments associés.

A l’échelle du secteur de Firuzi, plusieurs questions se posent lors de l’étude des cartes de répartition des sites (Pl. 25, 26, 27 et 28). Les différents sites archéologiques sont effet dispersés sur plus 600 ha et ils sont espacés pour certains de plusieurs centaines de mètres. Pour le moment, la caractérisation d’une zone d’occupation achéménide cohérente autour de Firuzi ne constitue qu’une hypothèse proposée par W. Sumner. Seul le secteur de Bagh-e Firuzi, tel que défini par A.B. Tilia, présente une certaine unité : les sites forment un ensemble de tepes peu élevés où ont été retrouvées, en surface ou en fouille, des éléments d’architecture en pierre. Toutefois, en l’état actuel des connaissances, il est impossible de déterminer si ces différentes constructions s’intègrent dans un plan d’organisation d’ensemble. Les sites de Firuzi pourraient s’insérer dans un parcellaire ancien, comme à Persépolis Nord-Ouest898, ou dans une zone d’occupation plus dense. De ce fait, l’étude des espaces situés entre les différents sites de Firuzi paraît particulièrement importante car elle pourrait révéler la présence d’infrastructures ou de bâtiments permettant de replacer les différents sites connus dans un schéma d’organisation plus large.

Enfin, W. Sumner regroupe les vestiges d’occupation achéménide à Persepolis West et à Firuzi dans un ensemble correspondant à la ville de Matezzish. Si cette hypothèse se vérifie, les différents aménagements pourraient s’intégrer dans un seul et même plan d’organisation. La question se pose alors de la possible continuité vers l’ouest, jusqu’au secteur de Firuzi, du parcellaire ancien repéré à Persépolis Nord-Ouest. A l’inverse, si les deux ensembles correspondent à des occupations indépendantes, il faudrait pouvoir distinguer les limites de chacun d’entre eux ainsi que l’existence de deux plans d’organisation différents.

Notes
896.

ibid. : 9

897.

Cf. § 5.4.3

898.

Cf. § 5.3.5.2.1