5.4.2.2. Firuzi 3/Tol-e Rubai

5.4.2.2.1. Les données antérieures

Le site de Firuzi 3/ Tol-e Rubai correspond à un tepe isolé, situé au nord-est de l’ensemble formé par Firuzi 1 et 2, à proximité du hameau situé entre Firuzi et Madiyeh (Fig. 5-36 et Pl. 27). W. Sumner a déterminé, au cours de ses prospections des années 1960, les différentes périodes d’occupation et donne une description succincte du site dans son article de 1986 au cours de laquelle il note la présence de quelques céramiques achéménide/LPW en surface918. L. Jacobs a également intégré ce site à son étude de l’occupation de la fin de l’Age du Bronze de la plaine de Persépolis919. Pour W. Sumner, le site s’élève à environ 3 m au-dessus de la plaine, il est de forme ovale et mesure environ 200 m de long pour 100 m de large. L. Jacobs estime quant à elle la surface du site à 3 ha. On note donc une différence de 1 ha entre les deux descriptions.

W. Sumner a reconnu quatre phases d’occupation, enregistrées dans le Gazetteer. La principale est marquée par une forte présence de céramique de type Shoga-Teimuran sur l’ensemble du site. Il note également la présence de céramique Kaftari en concentration suffisante pour lui appliquer une valeur conventionnelle de surface de 1,2 ha. Une valeur conventionnelle de surface de 0,8 ha a été appliquée aux céramiques Banesh et achéménide/LPW. Cette valeur signifie que ces catégories de céramique ont été reconnues sur le site mais présentent des densités faibles920. Cette dernière est donc très minoritaire par rapport aux céramiques plus anciennes.

L’étude de L. Jacobs apporte plus de précisions sur l’occupation ancienne de Tol-e Rubai. Elle se base sur la mise en œuvre de ramassages systématiques des tessons sur quatre carrés de 25 m² chacun, répartis de manière aléatoire sur le tepe921. En complément, elle a également récolté la céramique présente au fond d’un canal d’irrigation situé au pied du tepe. Ces prospections n’ont permis de prélever que très peu de céramiques, les concentrations étant très faibles. Par exemple, un des carrés de ramassage n’a fourni aucun tesson identifiable922. Cette faible densité pourrait s’expliquer d’après L. Jacobs par les terrassements qu’a subit le site lors de sa mise en culture923. Les ramassages effectués dans le canal d’irrigation ont apporté le plus grand nombre de tessons indentifiables. Les quatre phases d’occupation reconnues par W. Sumner le sont aussi par L. Jacobs, avec toutefois des nuances quant à l’importance de la présence des différentes catégories de céramique. Sur l’ensemble des tessons ramassés, un seul tesson Banesh et une dizaine Kaftari ont pu être retrouvés. Si les ramassages de L. Jacobs démontrent effectivement la présence de ces deux catégories de céramique, elle semble bien moins importante par rapport à ce que W. Sumner avait pu enregistrer au cours de ses prospections. Les données de L. Jacobs montrent enfin que les céramiques de type Shoga/Teimuran, datant de la seconde moitié du IIe millénaire924, sont les plus présentes dans tous les carrés de prélèvement. Pour cette période, les données de L. Jacobs rejoignent celles des prospections de W. Sumner. Enfin, L. Jacobs a noté la présence dans un des carrés de quelques tessons tardifs de période islamique, période d’occupation qui n’avait pas été reconnue par W. Sumner. Parmi le mobilier non-céramique, un cylindre creux de bronze portant des décorations en relief925 a été retrouvé dans un des canaux d’irrigation. L. Jacobs fait le parallèle avec un objet similaire retrouvé au cours des fouilles de Pasargades dans les niveaux islamiques926 et dont la fonction reste énigmatique. Cet objet pourrait donc se rapporter aux phases d’occupation les plus récentes de Tol-e Rubai927.

Concernant la céramique achéménide/LPW, L. Jacobs l’a repérée dans un seul carré, situé à proximité du sommet du tepe au nord de celui-ci928. Elle représente environ 66% des céramiques identifiables de cet échantillon, soit un ensemble de 19 tessons sur les trente pris en compte. Cette étude démontre donc la réalité de l’occupation achéménide/post-achéménide du site, les concentrations de céramiques achéménide/LPW semblent toutefois se limiter sommet du tepe.

Notes
918.

Sumner 1986a : 8

919.

Jacobs 1980 : 138-141

920.

Cf. § 6.1.3.5

921.

ibid. : 299-fig.42 localise les quatre carrés sur lesquels a été pratiqué un ramassage systématique.

922.

ibid. : 139 et 216-Appendix D (lot 153)

923.

ibid. : 139

924.

Cf. § 4.1.2.1

925.

Dessin ibid. : 297-fig. 40-6

926.

Stronach 1978: fig. 105, no. 16

927.

Jacobs 1980 : 141

928.

ibid. : Appendix D (lot 151), localisation du carré p.299-fig.42