5.4.3.2.2. Prospections à Firuzi 4/Tol-e Jangi A

Coordonnées UTM 39R de Tol-e Jangi : E 678270 m ; N 3312749 m

Coordonnées UTM 39R du seuil déplacé : E 678480 m ; N 3312744 m

Le tepe de Tol-e Jangi A est aujourd’hui en grande partie préservée. Si plusieurs trous de pillage sont visibles autour du sommet, il n’a toutefois pas subi de nivellement et garde une hauteur proche de 4 m. Les abords immédiats du site sont par contre intensément cultivés et l’extension progressive des parcelles se traduit par une mise en culture de la base du tepe. L’évolution est très rapide, lors d’une première visite au cours de l’hiver 2004, les abords immédiats du site étaient encore intacts ; plus tard au cours du printemps 2007, la partie nord du tepe avait été profondément labourée (Fig. 5-42).

En surface, le tepe présente quelques blocs de calcaire informes, de couleur blanche. Aucune marque d’utilisation d’un outil de taille n’a pu être observée à leur surface. Des fragments de pierre grise ont également pu être relevés. La céramique est assez rare, les concentrations sont inférieures à 1 tesson/m². Aucun des tessons retrouvés n’a pu donner lieu à une identification précise. Dans l’ensemble, il s’agit de céramiques communes correspondant à des fragments de jarres, ou de récipients à parois épaisse, à pâte de couleur brun-rouge bien cuite et à dégraissant minéral grossier. La surface externe de plusieurs tessons est lissée. Certains des tessons présentent des décors à côtes horizontales plates, d’épaisseur proche du centimètre. La céramique commune achéménide/LPW reste très mal connue943. Les tessons retrouvés à Tol-e Jangi A pourraient certes être datés de l’époque achéménide, mais également d’époques largement postérieures. Il faut toutefois noter que ces observations ne se basent que sur un très petit nombre de tessons. La faiblesse des concentrations des céramiques est une des caractéristiques communes à l’ensemble des sites du secteur de Firuzi.

Figure 5‑42 : Vue aérienne oblique sous ballon captif vers l’est de Tol-e Jangi A (cliché BNC, printemps 2007)
Figure 5‑42 : Vue aérienne oblique sous ballon captif vers l’est de Tol-e Jangi A (cliché BNC, printemps 2007)

Nous avons ensuite procédé à un repérage dans les champs autour de Tol-e Jangi. Une rapide prospection du champ situé au nord du tepe a révélé la présence d’un tesson tous les 10 m environ et de quelques fragments de pierre, sans pouvoir détecter de concentration d’artefacts bien délimitée. Ces artefacts pourraient provenir de l’érosion du tepe. Des prospections à vue ont également été effectuées dans les champs voisins en direction de l’est et du sud pour retrouver les traces des reliefs peu élevés correspondant au site F publié par A.B. Tilia. Ces visites sont restées limitées aux bordures des champs qui étaient en culture lors de nos prospections à Bagh-e Firuzi.

Au cours de ces prospections, nous avons trouvé, à 200 m à l’est de Tol-e Jangi A, un gros bloc de calcaire gris de forme rectangulaire, mesurant 1 m par 0,5 m pour une épaisseur d’une vingtaine de centimètres. Le champ du bloc présente une anathyrose de 8 cm de large sur un seul côté. Aucune trace d’utilisation du ciseau à dent n’a pu être relevée. La qualité de la taille de ce bloc de même que ces dimensions permettent des comparaisons avec les éléments d’architecture retrouvés sur des sites achéménides proches, avec les divers seuils dégagés au cours des fouilles italiennes des années 1970944. Cette dalle est située au bord d’un fossé d’irrigation, elle est posée à la surface du sol, elle n’est donc manifestement pas en place. A proximité de ce bloc, un petit abri était en cours de construction sur un petit relief non cultivé, légèrement surélevé par rapport au niveau de la plaine et situé à l’intersection de trois champs. Cet endroit pourrait constituer les restes d’un des tepes peu élevés, situés au sud de Tol-e Jangi A et repérés sur la carte de 1966 au 1:5000 ( Fig. 5-41). En surface, on notait la présence de fortes concentrations de fragments de pierres, de couleur noire et blanche, associées à la présence de quelques céramiques communes à pâte rouge, très épaisse, certaines décorées de côtes plates.

Les localisations de ce petit relief et de la dalle correspondent de plus à celle de l’un des tepes visible sur la carte de 1966 (Fig. 5-41). Ces petits reliefs doivent donc bien concorder au site F. Comme le décrit A.B. Tilia, nous avons pu relevés d’importantes concentrations de fragments de pierres blanches et noires à la surface d’un lambeau de tepe préservé, auxquelles s’ajoute la présence d’un gros bloc soigneusement taillé en bordure d’un champ proche. Firuzi 4 et ses environs regrouperaient donc en fait deux occupations différentes : des petits tepes (site F), aujourd’hui presque complètement nivelés, correspondant probablement à des vestiges de construction en partie en pierre ; un tepe plus élevé (Firuzi 4/Tol-e Jangi A) formé par l’érosion d’un, ou d’une succession de bâtiments construits en brique crue. Si les différents éléments à notre disposition permettent de supposer que le site F est achéménide, la datation de l’occupation à Tol-e Jangi A paraît plus difficile à déterminer avec précision. W. Sumner date cette occupation de la période achéménide, pour notre part nous n’avons pas pu retrouver de formes typiquement achéménide/LPW.

Notes
943.

Cf. § 4.2.3

944.

Cf. § 5.4.3.1 et 5.4.3.3