5.4.5.3. Préservation des sites et travaux à envisager

Les travaux à envisager dans le futur aux alentours de Firuzi dépendent tout d’abord de l’état de préservation supposé des vestiges. Ils devront également prendre en compte les diverses hypothèses de restitution proposées et les différentes questions soulevées au cours de notre étude de la région de Firuzi.

D’un point de vue patrimonial, le secteur de Firuzi Sud est un exemple, parmi d’autres, dans la plaine de Persépolis, de la disparition rapide du patrimoine archéologique depuis cinquante ans. Ces destructions se font ici sous les effets conjugués de l’urbanisation croissante de la banlieue ouest de Marvdasht et de l’intensification de l’agriculture. A Firuzi 2, les importantes destructions laissent peu d’espoirs quant à l’état de préservation des vestiges archéologiques. Les différents tepes ont tous été nivelés, laissant place à des champs où les labours profonds ont probablement contribué à un remaniement des couches archéologiques superficielles. Des prospections géophysiques pourraient être envisagées de manière à détecter d’éventuels vestiges préservés, comme nous avons pu le faire dans le secteur de Persépolis Nord-Ouest1001. Il faudrait néanmoins d’abord prospecter un petit secteur test, par exemple l’emplacement d’un ancien tepe, avant d’envisager une prospection large de l’ensemble du secteur d’occupation achéménide, qui couvre potentiellement 75 ha. Une prospection systématique de la céramique dans les champs pourrait également permettre de définir les contours de l’occupation et éventuellement des zones plus densément occupées. Les différents travaux de terrassement ont toutefois dus largement perturber les répartitions de tessons. Plus à l’est, le site de Firuzi 3/Tol-e Rubai est en voie de disparition. Il paraît donc important de mener une étude de ce site avant la destruction complète des vestiges archéologiques.

A Bagh-e Firuzi Ouest également, les destructions des vestiges doivent aussi être importantes. Elles sont par exemple attestées à Firuzi 4 où des tepes repérés par A.B. Tilia ont aujourd’hui disparus. Il semblerait toutefois intéressant de mener des prospections géophysiques entre les sites, 4, 6, 8 et 9. Elles devront être accompagnées de prospections systématiques à vue sur sol nu de l’ensemble des champs du secteur. Le test de prospection magnétique mené sur Firuzi 9 a cependant démontré que cette méthode ne permet pas de déterminer les plans des bâtiments. Pour mieux connaître la nature de l’occupation sur les sites de Bagh-e Firuzi Ouest, il faudrait donc probablement avoir recours à la mise en œuvre de fouilles. Elle doit être accompagnée d’une étude architecturale de l’ensemble des vestiges en pierre. Autour de Firuzi 11, des prospections magnétiques pourraient apporter des informations sur l’existence d’une possible construction en brique cuite au sud du bâtiment à colonnes. La brique cuite produisant de fortes anomalies magnétiques, les vestiges, même en grande partie arasés, pourraient être éventuellement détectés au cours d’une prospection dans les champs environnants.

Enfin, sur le secteur de Bagh-e Firuzi Est, il ne semble pas essentiel d’étendre les prospections magnétiques. Les résultats obtenus sur la bande de terrain prospectée démontrent que la prospection des champs dans ce secteur ne donne que peu de résultats. Il paraît plus important de procéder dans un premier temps à un travail de documentation et de vérification des hypothèses formulées. A Firuzi 5, sur le tepe central, le relevé des plateformes et des alignements affleurants après un nettoyage de surface devrait permettre d’obtenir plus d’informations sur le plan, la datation et la fonction de ces constructions. A proximité du tepe central, un relevé de la construction en galerie et une rectification des coupes permettraient également de mieux comprendre ce vestige. Enfin, une meilleure caractérisation des aménagements périphériques passerait par l’ouverture de sondages sur le tepe stérile au nord-ouest du tepe central et peut-être d’une tranchée en plein champ sur le tracé de l’anomalie magnétique située dans l’axe de ce relief. Au sud de Tol-e Ajori, un sondage pourrait également apporter des informations sur la nature de la longue anomalie détectée dans les champs. Sur le site lui-même, des fouilles permettraient d’obtenir un plan plus précis du bâtiment en brique cuite. Enfin à Tol-e Jangi B, seule la mise en place de sondages permettrait d’obtenir des informations sur la chronologie et la nature de l’occupation. Une extension de la prospection magnétique au nord du tepe pourrait toutefois confirmer l’existence d’aménagements périphériques autour du tepe.

Notes
1001.

Cf. § 5.3.3