5.5.2.1. Données historiques

Les différentes publications consultées donnent une même version des grandes étapes de l’histoire de la ville d’Istakhr1054. La présence d’un temple dédié à Anahita est bien établie au moins à la fin de la période parthe (250 av. J.-C.-226 ap. J.-C..), puisque Sassan, le fondateur de la dynastie sassanide, en aurait été un des prêtres1055. Par la suite, la ville d’Istakhr, garde un poids symbolique fort pour les souverains sassanides, où ils viennent se faire couronner, et possède en tant que ville d’origine de la dynastie, avec le site de Naqsh-e Rustam1056, un statut de sanctuaire. La période sassanide (226-651 ap. J.-C..) correspondrait à l’apogée du rayonnement de la cité.

Avec l’avènement de l’islam, Istakhr perd de son importance mais garde un statut de capitale administrative de district au même titre que d’autres villes de la région du Fars. Au cours des périodes de troubles accompagnant la fin de la période bouyide (milieu Xe- milieu XIe s.), au tournant du XIe s.1057, la ville est mise à sac et largement détruite, si bien qu’au XIIe s. le site ne compte plus qu’une centaine d’habitants. A cette époque, Shiraz devient le grand centre urbain du Fars central.

Les données historiques attestent donc qu’Istakhr a connu une occupation d’au moins sept siècles, s’étendant de manière continue depuis la fin de la période arsacide jusqu’à la fin de la période bouyide. Comme il n’existe aucun indice historique prouvant l’existence d’une occupation antérieure1058, seules les recherches archéologiques menées sur le site peuvent apporter des informations sur cette question.

Notes
1054.

Le Strange 1905 : 275-276 ; Schmidt 1939 : 105-107 ; Christensen 1993 : 168 ; Bivar 1998 : 643-646

1055.

L’hypothèse d’une fondation pré-sassanide est également évoquée par Callieri 2007 : 13 et Callieri 2008 : 24, à partir de sources textuelles en moyen perse.

1056.

Cf. § 5.6.1

1057.

Certains auteurs tels que Schmidt 1939 : 106 ou Christensen 1993 : 168 placent la destruction d’Istakhr à la fin du 10e siècle, Bivar 1998 : 646 affirme quant à lui qu’elle a lieu au cours de la première moitié du 11e siècle.

1058.

Callieri 2007 : 9 et Callieri 2008 : 24 rejette l’hypothèse de faire d’Istakhr une fondation séleucide, comme beaucoup d’autres auteurs l’ont suggéré auparavant, un des motifs exposé est qu’un tel évènement aurait été mentionné dans les sources hellénistiques.