5.5.2.2.3. L’occupation pré-sassanide hypothétique du site

E. Herzfeld de son côté s’est attelé à la description et à l’interprétation des éléments architecturaux de colonnes découverts au cours de la fouille d’un grand bâtiment au sud-est de la ville dont la fonction est énigmatique1084. Pour lui ces colonnes sont typiquement de style grec, avec cependant des adaptations stylistiques locales, qui les feraient remonter au IIIe s. av. J.-C. Leur présence confirmerait donc une fondation séleucide de la ville. Cette thèse est fortement contestée par des publications récentes1085 en grande partie en tenant compte du fait que ces colonnes peuvent être considérées de style sassanide1086.

Le remploi de fûts et de chapiteaux de colonnes achéménides pour la construction de l’ancienne mosquée prouve de plus pour E. Herzfeld qu’il existait un bâtiment de cette période in situ. Il a toutefois été prouvé que la mosquée est une fondation nouvelle, entièrement construite suivant des méthodes utilisées au cours de la période islamique ancienne, elle ne s’est donc pas installée sur les fondations d’un bâtiment plus ancien1087. Ces colonnes remployées représentent donc les seuls artefacts achéménides retrouvés sur le site1088 et la présence d’une occupation achéménide à Istakhr reste donc pour le moment très hypothétique et dans tous les cas non-prouvée1089.

Pour conclure sur les indices d’occupation pré-sassanide, il faut évoquer à nouveau l’existence possible d’une occupation arsacide qui pour le moment est loin d’être attestée vu le peu d’éléments d’époque parthe, autre que numismatique, à disposition1090.

Notes
1084.

Herzfeld 1941 : 276-280

1085.

Boucharlat 2006 : 452 ; Callieri 2007 : 11 ; Callieri 2008 : 23-24

1086.

Bernard 1974 : 286-287

1087.

Whitcomb 1979 : 364 ; Bier 1983 : 315

1088.

Schmidt 1939 : 105 précise qu’aucun objet achéménide n’a été révélé par les fouilles.

1089.

Voir à ce sujet les précautions avec lesquelles Sumner 1986a : 11 considère le site d’Istakhr comme étant éventuellement occupé à l’époque achéménide ; Kleiss 1994 : 168 voudrait néanmoins situer à Istakhr une ancienne station achéménide le long de la route royale menant à Suse.

1090.

Callieri 2007 : 13