5.5.3.5.2. Au nord et au sud de Naqsh-e Rajab

Figure 5‑79 : Vue vers le sud de la section rupestre NR1 du canal au nord de Naqsh-e Rajab (cliché SG, printemps 2005)
Figure 5‑79 : Vue vers le sud de la section rupestre NR1 du canal au nord de Naqsh-e Rajab (cliché SG, printemps 2005)

A 90 m au nord de Naqsh-e Rajab, on relève la présence d’une section rupestre du canal sur 25 m de long (Fig. 5-79 et Pl. 33 et 34).

Immédiatement au sud de la barrière grillagée qui protège aujourd’hui le site de Naqsh-e Rajab, une section rupestre du canal de 40 m de long est préservée (Pl. 33 et 34).

40 m au sud de NR4, une section rupestre du canal de 50 m de long a été relevée (Pl. 33 et 34).

Les trois sections rupestres du canal (NR1, NR2 et NR5) présentent une morphologie identique. Les affleurements calcaires au bas du versant ouest du Kuh-e Rahmat ont été creusés sur 80 cm de large, sur une faible profondeur (Fig. 5-79). Le tracé du canal ne forme pas une tranchée dans la roche, comme cela était le cas sur deux longues sections rupestres ISO1 et ISO2 au sud-ouest d’Istakhr1147 (Pl. 32). Il correspond ici à de longues plateformes perpendiculaires à la pente et ouvertes vers l’ouest. L’absence de parois du côté ouest signifie forcément que le l’eau circulait au sein d’une superstructure, aujourd’hui disparue, à laquelle les aménagements rupestres servaient de base. On retrouve ici un modèle observé sur la courte section rupestre peu profondément entaillée, ISO7, à l’ouest de la digue du grand vallon au sud-ouest d’Istakhr1148 (Pl. 32).

Cela signifie également que la surface de ces plateformes ne correspond pas forcément au fond du canal. Les mesures d’élévation effectuées au tachéomètre sont toutefois intéressantes à étudier, la pente appliquée à ces sections rupestres est probablement identique à celle du canal. 305 m sépare le point de mesure le plus au nord de la section NR1 du point le plus au sud de la section NR5 (Pl. 34). Ces mesures permettent une estimation fiable de la pente, puisque les élévations sont prises sur la roche nue, sur une grande distance. Un dénivelé de 0,67 m sépare les deux points, ce qui donne une valeur de pente de 2,2‰. Cette valeur est comparable, bien que légèrement inférieure, à celle de 2,5‰ calculée sur la section ISO1, à proximité d’Istakhr.

Au sud de NR2, à l’ouest du tracé du canal, un bloc cylindrique équarri au pic est situé au bord de la route (Pl. 33 et 34). Il possède une hauteur de 0,85 m et un diamètre de 2,5 m et présente sur sa face supérieure une protubérance circulaire de quelques centimètres de hauteur qui pourrait correspondre à une marque de carrier ou à un tenon de levage. Le diamètre de ce bloc est peut-être à rapprocher de celui des grandes colonnes de l’Apadana qui à la base mesurent 2,35 m ; la hauteur du bloc est cependant trop petite pour constituer une base mais conviendrait éventuellement pour un tore. La présence de ce bloc est certainement à relier avec une exploitation des bancs de calcaire fracturés situés à proximité.

Des traces de taille ont été repérées sur les pentes du Kuh-e Rahmat, à la verticale de NR3 (Pl. 33 et 34). En différents endroits, espacés de plusieurs mètres les uns des autres, des séries d’emboîtures de coins ont été aménagées à la surface de la roche. Il n’y a pas de front de taille unique organisé, il semble que l’extraction s’est faite en suivant les fissures naturelles de la roche. Des traces modernes de barre à mine témoignent également d’une extraction récente des blocs. NR3 et NR4 sont très probablement à regrouper et révèlent à cet emplacement une zone d’extraction de la pierre.

Notes
1147.

Cf. § 5.5.3.4.1

1148.

Cf. § 5.5.3.4.2