Au nord de Persépolis, Dasht-e Gohar et Naqsh-e Rustam déterminent deux secteurs d’occupation royale.
Dasht-e Gohar comprend les vestiges d’un bâtiment officiel à colonnes et de la plateforme à degré de Takht-e Rustam, dont la fonction funéraire, ainsi que la construction au début du règne de Darius pour un membre de la famille royale1348, sont très probables. Nos prospections géophysiques entre les deux édifices n’ont pas permis de déterminer un plan d’organisation ancien sur ce secteur (Pl. 30). D. Stronach suggère la possibilité que Dasht-e Gohar et Bagh-e Firuzi ne forment qu’une seule et même entité, érigée avant la fondation de Persépolis, et correspondant à l’esquisse d’une résidence royale construite sur le modèle de Pasargades1349. Toutefois, sur le terrain, aucune preuve ne permet d’étayer de manière certaine cette reconstitution. De ce fait, nous avons considéré Dasht-e Gohar comme un secteur d’occupation aristocratique à part, occupant en l’état un peu plus d’1 ha1350 (Pl. 41).
A Naqsh-e Rustam, il est possible, comme le montreraient les fouilles entreprises par E.F. Schmidt1351, que l’occupation achéménide ne se limite pas aux seules tombes royales rupestres et à la construction de la tour de Ka’ba-ye Zardosht, mais s’étende au-delà de l’enceinte qui a pu être construite dès l’époque achéménide1352 (Pl. 39). Au-dessus des tombes, les restes d’une enceinte ont été repérés sur les pentes du massif du Kuh-e Hussein. La datation de la construction de cette enceinte reste à préciser. Si elle s’avérait achéménide, cela pourrait suggérer que les pentes de la montagne et la nécropole pouvaient être incluses dans un même ensemble. Par prudence, nous avons toutefois décidé de restreindre le site de Naqsh-e Rustam aux limites actuelles de la nécropole royale (Pl. 41).
Bessac & Boucharlat 2010, Cf. § 5.5.1
Stronach 2001
Dasht-e Gohar pourrait être un ensemble monumental construit par Darius en la mémoire de son père Hystapse, cf. Bessac & Boucharlat 2010 : 30-36
Schmidt 1970
Cf. § 5.6.1.1