Les années 1980, comme pour l’ensemble de l’Iran, ont marqué un coup d’arrêt à la coopération archéologique internationale et une forte diminution de l’activité strictement iranienne. Les travaux d’exploration de la plaine vont reprendre au milieu des années 1990 avec les prospections de A. Alizadeh1470. Celui-ci s’est surtout intéressé aux marqueurs archéologiques du nomadisme des populations préhistoriques et a effectué des visites et des réévaluations du potentiel archéologique de plusieurs tepes dans la région. Il s’est toutefois attaché à relever, sur les différents sites visités, toutes les occupations repérées. Ce travail a précédé la réouverture de sondages à Tol-e Bakun A1471, à proximité de Persépolis qui, avec les deux saisons de fouille entreprises à Tol-e Bashi1472, est un des rares chantiers à avoir été ouvert dans la plaine dans les dernières décennies.
Enfin, notons depuis le début des années 2000, un renouveau des études régionales menées dans la plaine de Persépolis. Le P.P.R.F. a en effet initié plusieurs travaux de recherche sur des sujets aussi vastes et importants que l’étude géologique des carrières antiques ou la prospection des installations funéraires sur le Kuh-e Rahmat. Les équipes d’archéologues du P.P.R.F. tentent également d’opérer une surveillance et un recensement des vestiges archéologiques mis au jour au cours de travaux agricoles ou de chantiers de constructions. Enfin, depuis 2005, donc parallèlement à nos propres travaux, un doctorant de l’Université de Chicago, T. Hartnell1473, a repris des prospections dans la plaine. Ses travaux se concentrent sur l’évolution de l’exploitation agricole de la plaine et ses recherches ont concerné, outre une prospection systématique de la plaine de d’Abarj à l’est de Dorudzan, des repérages au sud de Band-e Amir et le long du Pulvar. Nous avons procédé à des échanges d’informations que nous espérons devenir à terme plus systématiques, de manière à combiner l’ensemble de nos résultats.
Arrêtons-nous sur les prospections menées par A. Alizadeh au cours de l’année 1995 et dont les résultats ont été partiellement publiés1474. L’objectif principal de cette recherche était de retrouver des sites présentant une occupation chalcolithique caractérisée par la céramique de style Bakun A qui a été produite entre le Ve et le début du IVe millénaire av. J.-C. Les prospections archéologiques se sont concentrées sur le bassin du Kur et ont concerné essentiellement la plaine de Persépolis, mais également la vallée de Kamfiruz située en amont du lac de barrage de Dorudzan (Pl. 3). Elles ont permis de retrouver 77 sites, repartis sur l’ensemble de ces deux régions. Pour chacun de ces sites, A. Alizadeh a publié à la fin de son article une courte description comportant la localisation géographique1475, la taille, les périodes d’occupation reconnues ainsi que quelques lignes d’observations. Parmi cet ensemble de sites, 19 d’entre eux, situés dans la plaine de Persépolis, présentent des traces d’occupation achéménide attestée. Lorsque l’on reporte les sites publiés, 18 des 19 sites achéménides paraissent venir s’ajouter au corpus dressé par W. Sumner. Un seul des ces sites est clairement commun aux deux prospections, le site de Tol-e Qaleh situé à 6 km à l’est de Istakhr (Pl. 43). Nous avons tenté de prospecter quelques uns des ces sites mais nous avons été confronté à des difficultés liés au manque de précision des données. Un rapide bilan sera effectué à la fin de la partie consacrée aux prospections des sites achéménides dans la plaine de Persépolis1476.
Alizadeh 2003, Alizadeh 2006 : 51-56
Alizadeh 2006
Pollock et al. 2010
Hartnell & Asadi 2010
Alizadeh 2003
Les coordonnées géographiques publiées dans l’article ont été inversées, la coordonnée nord devenant la coordonnée est.
Cf. § 6.2.7.5