6.1.3.2.1. Les implantations

Un premier ensemble rassemble les sites qualifiés par W. Sumner de « settlements », W. Sumner ne donne pas de définition claire de ce terme. Au fil de son article, on comprend qu’il désigne d’abord une occupation sédentaire1498. Puis il distingue les « settlements », des constructions isolées, ces dernières correspondant essentiellement à des éléments isolés d’architecture achéménide1499. Enfin, après avoir présenté les différents sites, il conclut par ces termes : « To summarize briefly, the Achaemenid settlement system includes 39 identified habitation sites and 18 possible sites with insufficient evidence for classification » 1500 . Le terme de « settlement » désigne donc ici tout site qui aurait pu être habité et qui se signale par la présence de concentrations de céramiques achéménide/LPW et/ou des vestiges architecturaux1501. Il se comprend surtout par opposition aux autres indices d’occupation achéménide que constituent les vestiges d’infrastructures (canaux ou routes) et les carrières1502. Par définition, ces derniers ne peuvent pas correspondre à des habitats et sont traités à part par W. Sumner.

Nous décidons de traduire, faute de mieux, le terme « settlement » par implantation. Cette désignation est tout à fait imparfaite mais elle permet de désigner à la fois des sites où ont été construits des bâtiments pouvant correspondre à des habitats, mais aussi assurés de toute autre fonction qui ne sont pas forcément à usage d’habitation domestique (places fortes, bâtiments agricoles…). Le principal objectif de nos prospections est justement de permettre une meilleure définition de la nature de ces implantations.

Ils sont classés par W. Sumner en deux ensembles, basés sur une différence de morphologie des sites : les tepes et les vestiges de constructions en pierre (Pl. 42).

Les tepes sont répartis selon trois sous-catégories :

  • La catégorie « habitation mounds » correspond à des sites où les preuves d’une occupation achéménide sont certaines ; ils sont au nombre de 27.
  • La catégorie « doubtful achaemenid component » qualifie des sites sur lesquels des artefacts achéménides ont été repérés mais en nombre insuffisant ou difficilement identifiables pour les classer dans la première catégorie ; 11 sites correspondent à cette description.
  • La catégorie « achaemenid town sites » correspond aux vestiges de villes achéménides ; 6 sont répertoriées. Dans le cadre de cette partie destinée à étudier l’occupation hors de la zone d’occupation de Persépolis, il est nécessaire d’enlever les villes de Persepolis West, Persepolis South et Firuzi, qui ont été étudiées précédemment1503. Au-delà, W. Sumner comptabilise donc trois autres villes. Ce groupe se distingue de celui des « habitation mounds » par une surface d’occupation dépassant les 6 ha. Cette distinction entre villes et plus petites implantations (villages ou hameaux) a été introduite pour tenter de trouver une réponse à la localisation des différents centres administratifs locaux situés dans la région de Persépolis et dont on ne connaît l’existence qu’à travers les archives des fortifications.

Les vestiges de bâtiments en pierre se divisent en deux sous-catégories :

  • La catégorie « achaemenid stone building sites » désigne les 6 sites présentant des éléments architecturaux en pierre datés de manière certaine de l’époque achéménide. Parmi eux, le site de Dasht-e Gohar se situe dans la zone d’occupation de Persépolis 1504 .
  • La catégorie « doubtful achaemenid stone building sites », comme pour les sites d’habitation, est un sous-ensemble de sites sur lesquels ont été relevés des vestiges architecturaux en pierre qui ne sont pas attribuables de manière certaine à la période achéménide ou pour lesquels W. Sumner ne possède que des informations indirectes et non vérifiées. Cette catégorie regroupe 5 sites. Parmi eux, Istakhr1505, où les éléments d’architecture achéménide présents sont remployés, est située dans la zone d’occupation de Persépolis.

Enfin, sur la carte, les sites de Naqsh-e Rustam et la terrasse de Persépolis sont indiquées avec un carré noir, désignant un site avec des vestiges d’architecture.

Notes
1498.

ibid. : 7

1499.

ibid. : 7, comme le souligne Boucharlat 2003 : 263 il est en effet difficile de définir la présence de site à partir de la découverte de vestiges architecturaux isolés, de provenance souvent mal connue.

1500.

Sumner 1986a : 11

1501.

ibid. : 11-n.45 précise que les différents vestiges architecturaux achéménides en pierre définissent pour lui l’existence de hameaux.

1502.

Sur cette question de définition voir les remarques de Boucharlat 2003 qui, au cours d’une tentative de définition des indices d’occupation achéménides publiées par W. Sumner, distingue p.263-264 les « habitations sites » des « non-settlement activity areas ».

1503.

Cf. § 5.7.3

1504.

Cf. § 5.5.1

1505.

Cf. § 5.5.2