6.1.3.6. La nature des sites enregistrés

Le classement des sites dans le Gazetteer comprend également une rubrique concernant la morphologie des sites pour laquelle un système de code a également été mis en place. La signification des codes est disponible dans le texte accompagnant la base de données. Si dans l’article de 1986, les sites ont été classés suivant cinq grands types (les sites avec des vestiges architecturaux en pierre, les tepes, les carrières, les ouvrages hydrauliques, les vestiges de route), le Gazetteer adopte une classification plus précise (Table 3 et Pl. 43). Lorsque les sites présentent des indices archéologiques de nature différente, une combinaison de lettres peut être utilisée. Pour chaque site est également reportée une valeur de hauteur par rapport à la plaine qui n’a pas été reportée sur la carte de synthèse mais sera indiquée par la suite lors de l’exposé sur la réévaluation archéologique effectuée au cours de nos prospections sur le terrain.

La définition de certaines catégories peut demander des explications supplémentaires. Le code T correspond aux tepes, de toutes tailles, situés dans la plaine. Le code C correspond à un ensemble de plusieurs tepes, généralement très proches les uns des autres, présentant une élévation comparable et des concentrations de céramiques de datation identique. Ce groupe de tepes ne définit alors qu’une seule occupation, la présence de plusieurs tepes étant liée à des processus d’érosion différentielles, à la présence de vestiges de grands bâtiments à certains endroit ou à des destructions partielles du site originel. Pour les sites T et C, des estimations de hauteur sont données dans une colonne à part. Parfois, la hauteur des sites T et C n’était pas indiqué dans le Gazetteer. Au cours de la présentation des résultats de nos visites sur les sites, nous avons indiqué ces sites par un point d’interrogation dans la rubrique hauteur. L’absence de valeur de hauteur peut parfois signifier que la hauteur du site n’est pas connue. Toutefois sur le terrain nous avons pu déterminer qu’il s’agit en majorité des sites de moins de moins de 1 m.

Le code F correspond à des sites fortifiés uniquement situés sur des reliefs. Le code H correspond à des concentrations de tessons sur des surfaces bien délimitées qui se distinguent par l’absence de tepe. Le code L signifie que le site est situé au sommet d’une colline ; les vestiges peuvent former un tepe mais du fait de l’érosion du site et de la dispersion de la céramique sur les pentes du relief, il est difficile de préciser la surface du site. Le code Q est assez typique du paysage archéologique iranien, il s’agit de vestiges de petites agglomérations fortifiées : les qaleh. De forme carrée ou rectangulaire, ces tepes peu élevés sont le plus souvent bordés d’une butte, vestige de la présence d’une fortification en brique crue. La plupart du temps, ils ont été construits au cours des périodes islamiques ; certains, les plus hauts et les plus escarpés, ont pu être occupés dès la période sassanide. Le code S s’applique à des occupations qui se signalent par la présence de murs affleurants faits de gros blocs de calcaire brut. Souvent ces vestiges de murs ne sont composés que d’une assise de pierre à peine scellée dans le sol et peuvent correspondre aux vestiges d’une installation temporaire de nomades. Si la grande majorité des sites d’habitation correspond effectivement à des tepes, la forme de site la plus intensément recherchée par W. Sumner, l’application du code morphologique permet de rendre compte d’une certaine variété des formes des sites achéménides.

Enfin les sites présentant un code N, c'est-à-dire les vestiges de canaux ou d’ouvrages hydrauliques, de même que les indices de route correspondant au code Z, seront considérés à part. Ces deux types de vestiges font en effet l’objet de descriptions spécifiques dans l’article de W. Sumner et, en ce qui nous concerne, T. De Schacht mène une étude approfondie des aménagements hydrauliques achéménides de la plaine de Persépolis1531.

Notes
1531.

Cf. § 6.3.2.4