6.2.3.5.4. Les relais routiers publiés par W. Kleiss

W. Kleiss a effectué une prospection des piedmonts occidentaux du massif du Kuh-e Hussein (Pl. 2). Il a publié ses observations en les reliant à la possible présence, le long de ce massif, de la route royale achéménide qui reliait les résidences Persépolis à Suse1656. Ses découvertes consistent en deux ruines de bâtiments, Madakeh et Gharmabad, situés sur des promontoires du piedmont du Kuh-e Hussein et les fondations affleurantes d’une construction circulaire, Banikeh. Les deux premiers sites sont datés par W. Kleiss de l’époque achéménide sur la base des tessons de céramique retrouvés en surface. Le troisième n’a pas pu être daté avec précision. Les deux vestiges de bâtiments ont été inclus dans la synthèse publiée par W. Sumner1657 qui reprend dans les grandes lignes les descriptions de W. Kleiss.

Le site de Madakeh est situé à 2 km au sud-est de la confluence des rivières Main et Kur (Pl. 2). A cet endroit, W. Kleiss a tout d’abord repéré une tranchée large de 5 m, creusée dans les affleurements rocheux que longe une route moderne1658. Pour lui, elle correspondrait aux vestiges rupestres de la route royale achéménide. Le plan publié de Madakeh n’ayant pas d’échelle, il est impossible de préciser à combien de mètres il estime cette portion de route1659. Il note tout autour diverses traces rupestres dans les affleurements rocheux qui témoignent des travaux effectués au pic et qui ressemblent, pour lui, à celles que l’on observe sur les monuments rupestres achéménides. Au-dessus, sur les pentes du relief, W. Kleiss a également relevé les ruines d’un bâtiment construit à 30 m au-dessus de la plaine. Il s’agirait d’un bâtiment de 40 m par 30 m de cinq pièces et présentant trois tours. Il publie également quelques céramiques qu’il estime de la période achéménide1660. Au pied du Kuh-e Hussein, il relève également la présence d’une source donnant naissance à un ruisseau qui se jette dans le Kur via une petite vallée très incisée. A l’ouest, entre ce petit cours d’eau et le Kur, les ruines d’un qaleh sont visibles mais leur datation précise est impossible du fait de l’absence de céramique.

Au cours de nos prospections, nous avons eu une tout autre vision de ce site. POur les vestiges du bâtiment tout d’abord, à l’endroit indiqué sur la carte de W. Kleiss, nous avons effectivement pu repérer des amas de pierres, perpendiculaires à la pente, qui pourraient ressembler à des terrassements construits par l’Homme. L’un d’eux, d’une dizaine de mètres de long, présente quelques blocs alignés, non taillés et de dimensions décimétriques. Autour de ces terrassements, quelques céramiques ont été retrouvées, surtout des tessons de parois à côte, du même type que celle publiée par W. Kleiss1661. Un seul tesson d’un petit bord d’une céramique grise plus fine a été retrouvé dont la forme pourrait se rapprocher d’une de celles publiées1662. Aucun tesson diagnostique achéménide/LPW n’a été repéré. Les céramiques que nous avons retrouvées, et celles publiées par W. Kleiss, semblent effectivement correspondre à des poteries communes postérieures à l’Age du Bronze sans pour autant clairement définir un ensemble achéménide/LPW1663.

Quelques dizaines de mètres en amont de ces terrassements, la pente s’adoucit. La dalle calcaire, très fissurée, affleure et explique la présence de nombreux blocs erratiques qui se sont détachés naturellement de leur substrat rocheux (Fig. 6-14). Certains de ces blocs forment des alignements qui ne sont que le fruit du hasard. Il est donc possible que W. Kleiss ait pris ces alignements pour les vestiges d’une construction, et à partir desquels il a reconstitué le plan cohérent d’un bâtiment dont les murs de pierres assemblées à joint vif correspondraient aux techniques de construction achéménide. Des pilleurs ont creusé des fosses au pied de certains de ces blocs, jusqu’à la dalle calcaire qui se trouve à moins de 50 cm de la surface. Aucun artefact n’a été repéré dans les déblais.

Figure 6‑14 : Madakeh, vue d’ensemble vers le nord-est de la zone des vestiges du bâtiment. Cette photographie a été prise probablement non loin de la vue d’ensemble publiée par W. Kleiss (Kleiss 1981 : Taf.11-1) mais avec un angle différent. Au loin, la dalle calcaire affleure et les blocs erratiques s’en détachant sont bien visibles (cliché SG, printemps 2005)
Figure 6‑14 : Madakeh, vue d’ensemble vers le nord-est de la zone des vestiges du bâtiment. Cette photographie a été prise probablement non loin de la vue d’ensemble publiée par W. Kleiss (Kleiss 1981 : Taf.11-1) mais avec un angle différent. Au loin, la dalle calcaire affleure et les blocs erratiques s’en détachant sont bien visibles (cliché SG, printemps 2005)
Figure 6‑15 : Madakeh, vue d’ensemble vers le sud-ouest du supposé chemin d’accès au bâtiment, en contrebas apparaissent les ruines du qaleh (cliché SG, automne 2005)
Figure 6‑15 : Madakeh, vue d’ensemble vers le sud-ouest du supposé chemin d’accès au bâtiment, en contrebas apparaissent les ruines du qaleh (cliché SG, automne 2005)

Le chemin qui, selon W. Kleiss, permettrait l’accès à l’édifice par le nord correspond en fait à une zone d’interface entre deux bancs de calcaires, l’érosion des couches supérieures, plus avancée, a créé un décrochement dans la pente. Cette surface est escarpée, recouverte de blocs et de graviers grossiers issus de l’érosion des versants alentours (Fig. 6-15). En l’état, il paraît difficile de restituer un accès au supposé bâtiment. Dans ces éboulis, nous avons par contre repéré plusieurs scories de forge. Elles pourraient provenir de la petite occupation décrite précédemment, formée des quelques terrasses aménagées dans la pente.

Figure 6‑16 : Madakeh, vue vers le nord du canal situé au nord des affleurements calcaires (cliché SG, automne 2005)
Figure 6‑16 : Madakeh, vue vers le nord du canal situé au nord des affleurements calcaires (cliché SG, automne 2005)

Au pied du versant, les différents aménagements rupestres signalés par W. Kleiss, sont très difficiles à interprétés et de plusieurs natures. Tout d’abord, les affleurements rocheux présentent des séries d’aménagements qui s’alignent à deux altitudes différentes. Suivant la courbe de niveau des 1610 m1664, un canal longe l’ensemble du piedmont. Il débouche du vallon situé au nord via une galerie creusée dans les colluvions, construite à la manière d’un qanat, aujourd’hui en partie effondrée (Fig. 6-16). Il emprunte ensuite une section rupestre d’une trentaine de mètres de long, creusée sur près de 2 m de profondeur dans la roche calcaire, pour continuer sa course le long d’un talus bordé côté aval d’un muret de blocs irréguliers liés par du béton moderne. Le tracé de ce canal a été reporté sur le plan d’ensemble du site de Madakeh publié par W. Kleiss1665. L’utilisation de béton moderne pour la construction, ou la réfection, des parties construites prouve qu’il a fonctionné jusqu’à des périodes très récentes. L’utilisation de la technique du qanat pour la construction de la partie couverte au nord ne peut pas permettre de dater la construction de ce canal. Les qanats ont en effet été généralement abandonnés à partir du milieu du XXe siècle, remplacés par des pompes mécaniques. Par contre, sur les parois des parties rupestres, les traces de pic sont à peine visibles. Leur érosion pourrait être un indice d’une certaine ancienneté, probablement au cours des périodes islamiques, de la construction de ce canal qui n’a été abandonné que très récemment.

Figure 6‑17 : Madakeh, vue vers le sud-est de l’extrémité nord de la tranchée rupestre interprétée comme une route par W. Kleiss (cliché TDS, automne 2005)
Figure 6‑17 : Madakeh, vue vers le sud-est de l’extrémité nord de la tranchée rupestre interprétée comme une route par W. Kleiss (cliché TDS, automne 2005)

Une autre série d’aménagements rupestres suit globalement la ligne de niveau des 1610 m. Au pied du versant, dans la partie nord des affleurements rocheux, il s’agit d’une large tranchée de plusieurs mètres de large. Sa largeur n’est pas régulière, la valeur de 5 m publiée par W. Kleiss correspond plutôt à une moyenne. Au niveau de son extrémité nord, elle mesure environ 3 m de large, pour s’élargir par la suite (Fig. 6-17). Seule sa paroi ouest, rectiligne, a été manifestement taillée ; la limite opposée correspond à des affleurements rocheux laissés à l’état brut. W. Kleiss en a publié plusieurs photographies1666. Cet aménagement peut être suivi sur une cinquantaine de mètres environ. Vers le nord, à la même élévation, dans la paroi rocheuse en contrebas de la partie rupestre du canal probablement islamique, un replat d’une quarantaine de centimètres de large a été aménagé, sans connexion visible avec la large tranchée1667. En aval, vers le sud, le tracé rupestre de la large tranchée ne semble pas se poursuivre. Les affleurements rocheux forment ici une large plateforme d’une trentaine de mètres de large. Il semble toutefois que cette zone a été légèrement surcreusée et aplanie sur plus de 10 m de large car les limites de cette plateforme ne s’alignent pas avec celles des larges tranchées en amont. W. Kleiss estime que cet ensemble d’aménagements rupestres constitue les vestiges de l’ancienne route royale achéménide1668. Plusieurs arguments peuvent toutefois être avancés pour contester cette interprétation. La topographie du terrain tout d’abord. Au pied de la montagne le passage est étroit entre les affleurements rocheux et le petit vallon créé par le ruisseau provenant de la source, toutefois il est possible de faire passer une route comme cela est le cas actuellement. Donc, il ne semble pas qu’il y ait nécessité d’entreprendre d’importants et difficiles travaux rupestres pour faire passer une route. La topographie actuelle n’est cependant peut-être pas la même que celle existante au Ier millénaire av. J.-C. Ensuite, la largeur de cette soi-disant route paraît également très étroite, environ 3 m au niveau son extrémité nord, sans parler du replat de 40 cm décrit plus au nord qu’il est difficile de relier à la construction d’une route. Enfin, en direction du sud, le tracé de cette tranchée disparaît contrairement à ce que suggère W. Kleiss sur le plan d’ensemble de Madakeh. Donc les vestiges de la supposée route se limitent sur le terrain à une tranchée d’une largeur comprise entre 3 et 6 m, de 50 m de long, dont seule la paroi occidentale a été taillée.

Le problème se pose alors de l’explication de ces différents vestiges rupestres. Elle est tout d’abord géomorphologique. Les affleurements à la base du versant du Kuh-e Hussein, correspondent à une zone d’interface entre deux bancs rocheux, l’érosion de la strate supérieure créé une plateforme naturelle étroite vers le nord et s’élargissant vers le sud. Cette plateforme a été ensuite manifestement aménagée par l’Homme. Au nord, la large plateforme et le replat rocheux au nord sont sensiblement à la même élévation, environ 1610 m d’après les cartes topographiques. Notons que le canal en rive gauche du Kur, alimenté par le captage de Sang-e Dokhtar, devrait présenter une élévation proche comprise entre 1600 m et 1610 m et passer à proximité de Madakeh (Pl. 45)1669.Cette nécessité de maintenir un niveau constant entre la large tranchée et le replat pourrait donc traduire que le canal passait là. La largeur de ces deux aménagements rupestres est toutefois très différente : l’un mesure 40 cm de large et l’autre 3 m. La largeur du replat au nord pourrait correspondre à celle d’un canal étroit. Il est toutefois nécessaire de restituer un aménagement maçonné le long de sa limite occidentale pour permettre éventuellement à l’eau de circuler. Pour la large tranchée, seule la limite ouest de la plateforme naturelle présente d’évidentes traces de taille. Il est possible que la largeur de la plateforme ait été réduite par une limite construite, aujourd’hui disparue.

Si l’hypothèse du canal se vérifie, il se pose toutefois le problème de sa continuité vers le sud où, nous l’avons indiqué, toute trace de tranchée disparaît, la plateforme naturelle s’élargissant jusqu’à une vingtaine de mètres. De plus, lors de nos visites nous avons pu observer la présence de nombreuses amorces d’enjarrots, non seulement sur et autour de la plateforme, mais également plus haut sur le versant, au niveau du canal probablement islamique (Fig. 6-18). Le secteur a donc probablement servi de carrière, à une période possiblement postérieure au creusement de la tranchée1670 et du replat. Cette activité d’extraction a pu faire disparaître tout aménagement rupestre plus ancien dans la partie sud des affleurements rocheux..

Figure 6‑18 : Madakeh, deux zones de carrière, à gauche deux enjarrots perpendiculaires au-dessus d’une section construite du canal moderne, à droite deux enjarrots parallèles au sud de la plateforme (cliché SG, printemps 2005)
Figure 6‑18 : Madakeh, deux zones de carrière, à gauche deux enjarrots perpendiculaires au-dessus d’une section construite du canal moderne, à droite deux enjarrots parallèles au sud de la plateforme (cliché SG, printemps 2005)

L’organisation de l’occupation ancienne du site KR0960-Madakeh est donc probablement à reconsidérer entièrement. Non seulement la présence d’un bâtiment achéménide n’est pas attestée, mais l’existence d’une portion rupestre de la route menant de Persépolis à Suse paraît pour le moins douteuse. L’occupation ancienne de ce versant est probablement longue et complexe, suivant une chronologie difficile à déterminer. Au pied du versant, dans les affleurements rocheux, on peut distinguer trois phases d’occupation : une première correspond au creusement de la large tranchée et du replat (un possible canal) ; une seconde à l’exploitation de carrières ; une troisième à la construction du canal utilisé jusqu’à très récemment. En outre il existe sur les pentes une occupation qu’il est difficile de situer dans le temps : elle correspond aux traces d’une petite installation qui n’a laissé que quelques céramiques et scories de forge éparses. En contrebas du versant, au niveau de la confluence du Kur et du petit vallon, soulignons à nouveau la présence d’un qaleh qui atteste d’une occupation assez dense du secteur de Madakeh.

Gharmabad, comme Madakeh, correspond aux ruines d’un bâtiment que W. Kleiss interprète comme un relais routier d’époque achéménide. Il se trouve au sommet d’une petite avancée du Kuh-e Hussein qui domine la plaine de 40 m1671. Le sommet de ce relief forme un petit plateau de 100 m de long pour une trentaine de large. Des amas de pierre mélangés à du sédiment pourraient constituer les ruines d’une, ou plusieurs, installations anciennes dont les élévations devaient être constituées de blocs de calcaire bruts ne dépassant pas la dizaine de centimètres liés par de la terre. Certaines de ces buttes paraissent s’aligner, alors que d’autres sont plus informes. Aucun plan d’ensemble n’a pu être dégagé. Le plateau est en effet recouvert de manière assez homogène par ce cailloutis grossier mêlé à de l’argile (Fig. 6-19). Sur ce plateau et sur le versant occidental du relief, nous avons pu retrouver une cinquantaine de tessons de céramique. Ils sont très érodés et difficilement identifiables, mais l’ensemble des tessons serait postérieur à l’Age du Bronze. Les mieux conservés semblent être plutôt islamiques, sans pouvoir être plus précis quant à leur datation. L’ensemble permet de restituer la présence d’une occupation ancienne, probablement assez récemment abandonnée.

Figure 6‑19: Gharmabad, vue d’ensemble vers l’est du sommet du relief présentant plusieurs amas de pierre et de terre (cliché SG, automne 2005)
Figure 6‑19: Gharmabad, vue d’ensemble vers l’est du sommet du relief présentant plusieurs amas de pierre et de terre (cliché SG, automne 2005)

W. Kleiss, à partir de ces vestiges, a proposé le plan de restitution d’un bâtiment alors qu’il a lui-même observé un mauvais état de conservation des vestiges1672. Il semble qu’il ait surinterprété la configuration générale des amas de pierre qui ne dessinent pas de limites aussi régulières. Une étude de ces amas, basée sur des relevés topographiques précis, permettrait peut-être de restituer un plan invisible à l’œil nu. Le fossé au nord-ouest du plateau, qui pourrait, d’après W. Kleiss, constituer une ligne de défense du site, s’est avéré être entièrement naturel et doit correspondre à une interface entre deux couches géologiques différentes. Parmi le matériel archéologique retrouvé, outre de la céramique1673, il estime que la présence d’un fragment de lame en silex prouve l’ancienneté de l’occupation à cet endroit. Il en déduit, en prenant également appui sur la datation de la céramique et sur les techniques architecturales d’utilisation de la pierre sèche1674, que le site est probablement achéménide. Nous doutons fortement de cette datation. D’une part, la présence d’un fragment de silex taillé ne prouve aucunement une occupation ancienne mais tout juste une fréquentation du site à des époques allant probablement jusqu’à la fin de l’Age du Bronze. L’ensemble de la céramique que nous avons pu repérer ne se rapproche d’aucune des formes et des pâtes de la catégorie achéménide/LPW. Enfin, la technique de construction employée n’utilise manifestement pas la pierre sèche mais un mélange de pierre et de terre. W. Kleiss suppose que le site achéménide a été réoccupé par une tour aux périodes islamiques : s’il nous a été impossible de repérer les ruines d’une telle construction, l’occupation islamique de Gharmabad nous paraît effectivement attestée.

W. Kleiss termine son article sur l’archéologie du piedmont du Kuh-e Hussein par une comparaison entre les deux bâtiments de Madikeh et de Gharmabad et réaffirme leur lien avec le fait que la route entre Persépolis et Suse devait passer en contrebas. Selon lui, il s’agirait de relais qui, d’après les textes anciens, rythmaient les étapes des routes de l’empire pour assurer l’approvisionnement des voyageurs1675. Cette interprétation nous paraît dans les deux cas hautement improbable. Les deux sites sont en effet placés sur des promontoires très difficilement accessibles et l’on imagine mal qu’ils aient pu servir de relais : une localisation plus bas sur les versants ou dans la plaine aurait en effet été plus pratique. W. Kleiss compare également les céramiques des deux sites et les techniques architecturales employées. Or, dans un cas comme dans l’autre, nous n’avons pas pu identifier de céramiques achéménide/LPW. Les vestiges architecturaux correspondent de plus soit à des blocs erratiques naturels, soit à des amas de terre et de pierres qui ne peuvent pas permettre de caractériser des techniques de construction spécifiquement achéménides. La construction de murs en terre et en pierre a pu se faire durant la période achéménide mais existait bien avant et s’est longuement poursuivie par la suite. Concernant les vestiges de la route enfin, il s’avère qu’ils correspondent plus probablement à ceux d’une carrière et peut-être d’anciennes sections rupestres du canal aménagé le long de la rive gauche du Kur.

W. Kleiss publie d’autres observations archéologiques effectuées entre Madikeh et Gharmabad, le long du massif du Kuh-e Hussein. Il a repéré entre autre les fondations affleurantes d’une construction en pierre de forme circulaire : Banikeh1676 (UTM 39 R : E 662579 m ; N 3331524 m). Cette construction présente un diamètre de 23 m, à double parement et blocage de cailloutis de 2,5 m de large, une ouverture a été aménagée en direction du sud. Lors de notre prospection sur ce site, le chemin qui longe la montagne était en train d’être goudronné et les travaux avaient coupé une grande partie de la construction circulaire. En coupe, les fondations n’étaient conservées que sur une seule assise de bloc. Nous avons également repéré à proximité trois dépressions ovales, d’une vingtaine de mètres de long et 5 m de large, en partie comblées de petits blocs de pierre. Pris dans son ensemble, le cercle de pierre et les fosses ovales doivent probablement correspondre aux vestiges d’une petite occupation. En l’absence de céramique, aucune estimation de datation ne peut être proposée. Cet ensemble de vestiges est signalé ici car au cours de nos prospections systématiques sur différents piedmonts de la plaine1677, nous avons rencontré un grand nombre de ces structures affleurantes à double parement qui se sont toutes révélées être des fondations de bâtiments ; dans ce cas, il ne s’agit donc probablement pas d’un tertre funéraire comme le suppose W. Kleiss1678.

Notes
1656.

Kleiss 1981

1657.

Sumner 1986a : 11, site F et P

1658.

Kleiss 1981 : 48-50

1659.

ibid. : 49-Abb.5

1660.

ibid. : 50-Abb.6 et 52-Abb.7(1-6, 10-13, 15, 16, 18)

1661.

ibid. : 50-Abb.6

1662.

ibid. : 52-Abb.7(11)

1663.

Une comparaison entre les formes publiées par Kleiss 1981 : 50-Abb.6 et 52-Abb.7 et Sumner 1986a : 5-Ill.1 et 6-Ill.2 (Pl. 13 et 14) offre assez peu de points communs. Les formes ouvertes Kleiss 1981 : 52-Abb.7(1-5) pourraient éventuellement correspondre, mais la présence de décors sur trois d’entre elles ne trouve aucune comparaison sur les planches publiées par W. Sumner. Sur le problème de la reconnaissance des céramiques communes achéménides, cf. § 4.2.3

1664.

Les élévations sont estimées à partir des cartes au 1:5000

1665.

Kleiss 1981 : 49-Abb.5, le canal décrit ici correspond à celui du « Bewässerungs-Graben »

1666.

ibid. : Taff.9,2, Taf.10,1

1667.

ibid. : Taf.10,2

1668.

ibid. : 48-49, 49-Abb.5

1669.

T. De Schacht procède à une étude globale du tracé de ce canal depuis Sang-e Dokhtar jusqu’au massif de Kuh-e Istakhr dans laquelle il démontrera cette estimation ; notons toutefois que Sumner 1986a : 17 affirme quant à lui que cette supposée route est trop basse pour correspondre au tracé de ce canal.

1670.

Kleiss 1981 : 48 suggère, parmi ses interprétations, que cette tranchée de 5 m de large a également pu être en partie utilisée comme carrière.

1671.

Kleiss 1981 : 46 estimait l’altitude du bâtiment à 30 m mais d’après les cartes topographiques le dénivelé est bien de 40 m.

1672.

ibid. : 45, 46-Abb.2

1673.

ibid. : 51, 52-Abb.7(7-9, 11, 17)

1674.

ibid.  : 46

1675.

Cf. § 6.2.5.2

1676.

Kleiss 1981 : 47-48 et 48-Abb.4

1677.

Cf. § 6.3

1678.

ibid. : 48