6.2.7.4. L’occupation des piedmonts

Nous avons vu auparavant que les sites situés sur les piedmonts ont été généralement mieux préservés que les sites situés dans la plaine1755.

Les sites situés sur les piedmonts associent le plus souvent des fondations affleurantes de murs à des concentrations de céramiques, en faible quantité. Toutefois sur les 8 sites de ce type (KR0901, KR0899, KR0580, KR0834, KR0871, KR0743, KR0960, KR0658) recensés dans le Gazetteer, aucun ne présentait de céramique achéménide/LPW. Pour certains, l’occupation achéménide n’était que supposée (KR0901, KR0899, KR0871), un n’a pas pu être visité (KR0580) et deux correspondent aux sites découverts par W. Kleiss (KR0743 et KR0960), pour lesquels nous remettons en cause la présence d’occupations achéménides.

Le cas de KR0658-Seidan est à considérer à part. Le site a révélé plusieurs vestiges architecturaux achéménides en pierre mais aucune céramique achéménide/LPW. Il est certes situé sur une zone de piedmont, mais très largement détruit par des terrassements liés à l’installation de nombreux jardins alentours. Il est toutefois possible que des fouilles puissent permettre de retrouver des vestiges encore en place. Il s’agit du seul site, en dehors de la zone d’occupation de Persépolis et des ouvrages hydrauliques du Tang-e Dorudzan, où nous avons pu observer des vestiges en pierre qui attestent donc d’une occupation achéménide.

Bien que n’ayant pas fourni d’indices attestés d’occupation achéménide, les visites des sites sur les piedmonts permettent d’évoquer l’archéologie de cet environnement particulier, situé à l’interface de la plaine sédimentaire et des massifs montagneux. Les sites visités présentent généralement des fondations de constructions affleurantes, bien visibles, mais de faibles densités de céramiques, très érodées. L’environnement est en effet moins propice à la conservation des poteries que les tepes. L’érosion est plus forte sur les versants et le ruissellement, lors des fortes pluies hivernales, peut disperser la céramique de surface. Les piedmonts semblent toutefois pouvoir présenter un important potentiel archéologique, préservé des destructions et aisément repérable en surface. Pour la période achéménide, toutefois, les prospections anciennes ne démontrent pas une occupation importante sur ces secteurs. Le faible nombre de sites recensés, ainsi que le peu d’intérêt porté par les archéologues à ces zones au profit des tepes de la plaine, permet toutefois de nuancer le propos. Le site Seidan (KR0658) confirme que les zones de piedmont pouvaient être occupées à l’époque achéménide. Les différentes carrières, de la zone d’occupation de Persépolis ou au-delà, Madjabad par exemple1756, démontrent de plus que les massifs montagneux étaient exploités.

Notes
1755.

Cf. § 6.2.7.1

1756.

Cf. § 6.2.4.1