6.3.2.6. Bilan des prospections du piedmont nord du Kuh-e Ayyub pour l’époque achéménide

Les prospections systématiques du piedmont nord du Kuh-e Ayyub ont permis de mettre en évidence deux points d’occupation (MD071316 et MD071317) présentant des concentrations de céramiques achéménide/LPW. Les deux points sont assez proches, ils se trouvent à 600 m l’un de l’autre. Toutefois, l’absence de céramique achéménide/LPW entre les deux ne permet pas de relier ces deux sites en un unique secteur d’occupation. Les deux points d’observation correspondent à des petites surfaces de concentration de tessons, respectivement 200 m² pour le point MD071316 et estimée à 0,75 ha pour le point MD071317. Pour le second, les terrassements récents ont cependant pu perturber la répartition des tessons.

Le nord du Kuh-e Ayyub pourrait donc regrouper quatre sites d’occupation achéménide (Pl. 47) : les deux points retrouvés au cours de nos prospections systématiques, le tepe de Tol-e Gap et le point KR0800, aujourd’hui détruit, situé à la pointe nord-ouest du massif. Le point commun entre ces quatre points est la faible surface couverte par les tessons achéménide/LPW. Elle a été estimée à 0,8 ha sur Tol-e Gap et 0,2 ha au point KR0800. Pour Tol-e Gap, il faut rappeler que cette valeur de 0,8 ha est une valeur conventionnelle appliquée par W. Sumner et ne correspond pas à une estimation réellement effectuée sur le terrain1784. La prospection géophysique du site et nos reconnaissances n’ont toutefois pas permis de préciser la surface d’occupation achéménide qui a donc pu tout aussi bien avoir occuper les 3,3 ha que mesure le tepe, qu’une surface inférieure à 0,8 ha1785. Les indices d’occupation achéménide au nord du Kuh-e Ayyub correspondent à un ensemble de points, isolés les uns des autres et répartis sur l’ensemble du secteur prospecté. Il est probable qu’ils correspondent à des occupations de surface réduite, rassemblant peut-être quelques habitations ou bâtiments, probablement à vocation agricole, car situés au contact de la plaine sédimentaire. La carte pédologique de la plaine (Pl. 5) montre que le sol, au nord du Kuh-e Ayyub, présente plutôt de bonnes qualités agricoles. Ces sites témoignent certainement d’une exploitation agricole de l’ensemble ou d’une partie des terrains situés au nord du Kuh-e Ayyub, durant la période achéménide.

La présence du canal pourrait éventuellement être prise en compte comme un indice de l’exploitation agricole de cette région, pour la période achéménide. Nous avons toutefois vu que sa construction pourrait être plutôt liée à l’occupation sassanide/islamique ancien au point MD071302. L’hypothèse n’est cependant pas à exclure tant que l’analyse complète des vestiges du canal n’est pas terminée. Cette région aurait toutefois pu être irriguée par le grand réseau d’irrigation partant de Bard‑e Burideh II1786. A nouveau, l’étude de T. De Schacht sur les questions de gestion de l’eau à l’époque achéménide permettra certainement de considérer plus précisément cette hypothèse. Si elle se confirme, la construction du canal, dont nous avons relevé les vestiges le long du piedmont nord du Kuh-e Ayyub, à l’époque achéménide n’aurait donc plus lieu d’être.

Parmi les quelques tombes retrouvées au cours de la prospection, certaines sont clairement islamiques. Les autres tombes ne peuvent pas être datées, ce qui n’exclue donc pas une datation achéménide qui reste au demeurant très hypothétique1787.

Notes
1784.

Cf. § 6.1.3.5

1785.

Cf. § 6.2.6.2

1786.

Cf. § 6.2.5.1

1787.

Cf. § 6.3.4.3