6.3.4.4. Bilan des prospections sur le piedmont sud-ouest du Kuh-e Rahmat pour la période achéménide

Les prospections systématiques du piedmont sud-ouest du Kuh-e Rahmat n’ont pas permis de retrouver d’indices attestés d’une occupation achéménide. Seules les tombes circulaires à cistes, correspondant peut-être à des cairns érodés, ou les cairns eux-mêmes, pourraient être datées de cette période. Seules des fouilles pourraient l’attester. Il faudrait pour cela retrouver une tombe non pillée. Ces tombes, qui pourraient être préislamiques, ne semblent toutefois pas associées à des habitats puisque l’ensemble des vestiges de constructions retrouvés daterait, d’après nous, de l’époque islamique. Néanmoins, il n’est pas évident de les interpréter comme des tombes de populations nomades. Il pourrait s’agir de sépultures de sédentaires dont les habitats se trouveraient dans la plaine, loin des zones d’inhumation situées sur les piedmonts.

L’occupation ancienne du piedmont sud-ouest du Kuh-e Rahmat paraît donc se concentrer sur la période islamique. L’occupation de la région de Dasht-e Korbal, au sud-ouest de la plaine, de Persépolis se serait donc surtout développée à partir de l’époque islamique. Le long du Kuh-e Rahmat, à l’est de cette région, l’occupation paraît somme tout modeste comparée à celle qui s’est étendue plus à l’ouest autour du vaste réseau d’irrigation mis en place à partir de la construction du barrage de Band-e Amir au Xe s. ap. J.-C.1808

Les prospections du piedmont sud-ouest du Kuh-e Rahmat ont également permis de montrer que cette région présente encore un paysage préservé. Bien que l’ensemble des tombes paraisse pillé, les différents vestiges de bâtiments sont plutôt bien préservés et seule l’érosion naturelle a provoqué des destructions limitées. Il est regrettable que nous n’ayons pas retrouvé des zones de concentration de céramiques, ce qui aurait permis d’étudier leur répartition et leur densité dans un environnement de piedmont non-touché par les terrassements. Sur les autres piedmonts prospectés, des zones de concentration de tessons ont pu être retrouvées, mais la plupart du temps très perturbées par les terrassements, empêchant toute estimation fiable de la surface occupée. Le long du Kuh-e Rahmat, le seul secteur de concentration de tessons (MD071269) se situait au sud du village de Esmaelabad, sur une zone fortement terrassée, à proximité du cimetière du village.

La poursuite des prospections plus au sud, le long du Kuh-e Rahmat, pourrait se révéler intéressante, en particulier dans le cadre d’une étude plus systématique des différents modes d’inhumation. Les vestiges d’habitat sont pour leur part assez rares et particulièrement centrés sur la période islamique. Plus loin, à l’extrémité sud du massif, une prospection des piedmonts, entre Qadamgah et Tol-e Darvazeh (Pl. 43), pourrait permettre d’aborder d’autres problématiques. L’étude de ce secteur permettrait de replacer Tol-e Darvazeh dans un contexte de dynamique d’occupation régionale plus large et, liée à l’occupation de ce site, de relever d’éventuels indices d’une exploitation des piedmonts à l’Age du Bronze.

Notes
1808.

Cf. § 6.2.2.3.1