6.4.1.1.2. Les villages

Les villages, au nombre de 7 (Table 2), correspondent à des sites couvrant entre 1 et 2 ha. Parmi eux, quatre sont détruits, et aucun artefact achéménide n’a pu être retrouvé à leur emplacement.

Les 3 villages préservés sont des sites multipériodes. Nous avons vu qu’il est généralement très difficile de retrouver des concentrations de céramique achéménide/LPW sur ce type de site¹⁸¹⁷. Cette observation rejoint celle de W. Sumner, qui note que sur ces grands tepes multipériodes, la densité de céramiques achéménide/LPW est très limitée¹⁸¹⁸. Plusieurs arguments peuvent démontrer que l’importance et la nature de l’occupation achéménide sur cette catégorie de sites sont à réévaluer :

• Ces sites ont été classés dans les villages car W. Sumner y aurait retrouvé des tessons sur une surface de plus d’1 ha. Il se trouve effectivement que, d’après le Gazetteer, la céramique achéménide/LPW recouvre 1,2 ha sur ces trois sites. Cependant, nous avons vu que cette valeur ne correspond pas à une surface réelle, mais dépend plutôt du nombre de tessons retrouvés¹⁸¹⁹.
• Sur deux des sites prospectés (Tol-e Kamin-KR0684¹⁸²⁰, Tol-e Shoga-KR0269¹⁸²¹ ; Pl. 44), nous n’avons pas pu retrouver de céramique achéménide/LPW. De plus, à Tol-e Kamin, des sondages menés par L. Vanden Berghe, et des prospections fines réalisées par L. Jacobs et J. Alden, n’ont pas révélé de céramique achéménide/LPW. A Tol-e Shoga, L. Jacobs a retrouvé des céramiques achéménide/LPW sur une surface inférieure à 1,2 ha.
• Tol-e Qaleh¹⁸²² est le seul site à avoir fourni quelques tessons achéménide/LPW (KR0520). Il s’agit pour une grande part de céramique à pâte fine, probablement de la céramique de luxe, disséminée sur le site sans réelle concentration.

Les seuls villages que nous avons pu étudier sur le terrain correspondent donc à des sites multipériodes, sur lesquels la surface de l’occupation achéménide, fixée artificiellement à 1,2 ha, ne correspond manifestement pas à une réalité archéologique.