6.4.1.2.2. Comparaison avec d’autres régions du Fars

Pour la région du Fars, nous disposons désormais des premiers résultats de fouilles et de prospections archéologiques menées dans la vallée du Tang-e Bulaghi, à proximité de Pasargades, et dans la région de Mamasani, à 150 km à l’ouest de Persépolis. Les résultats de ces études concordent avec la description des sites d’occupation achéménide de la plaine de Persépolis que nous venons d’effectuer.

Dans le Tang-e Bulaghi, les fouilles de sauvetage ont permis d’étudier quatre sites d’époque achéménide, situés à plusieurs centaines de mètres, voire quelques kilomètres, les uns des autres. Pour deux d’entre eux1830, il s’agit de sites de petite surface, des bâtiments en apparence isolés de quelques centaines de mètres carrés. Les deux autres sites pourraient correspondre à des occupations plus étendues. Le pavillon sur le site appelé TB34 est construit sur une terrasse où des sondages ont révélé une possible zone d’activité artisanale d’époque achéménide1831. C’est donc peut-être l’ensemble des 0,8 ha de la terrasse qui aurait été occupé. Environ 4 km plus à l’ouest, les sites TB 76 et TB 77 sont situés à 200 m l’un de l’autre1832. Ils ont tous deux révélés des vestiges de bâtiments achéménides. Le plan d’une seule maison a été mis au jour sur le site TB76, sur environ 200 m². Les fouilles ont également permis de mettre au jour quelques éléments de constructions voisines, en direction du nord, mais elles sont pour l’instant datées de la période post-achéménide. Au sud, le site TB 77 correspond à un angle de bâtiment, en grande partie détruit, mesurant au moins 30 m par 15 m, qui est probablement datable de l’époque achéménide. Les fouilleurs ne se prononcent par sur l’éventualité que les deux constructions soient reliées. Les publications préliminaires des fouilles ouvertes dans le Tang-e Bulaghi montrent donc que les sites présentent des surfaces d’occupation toutes inférieures à l’hectare, correspondant à des constructions isolées, ou éventuellement à de petits groupes de bâtiments.

Les prospections entreprises dans la région de Mamasani ont permis de retrouver seize sites présentant une occupation achéménide1833, dont deux seulement dépassent une surface d’1 ha. Parmi ces sites, deux seulement correspondent à des fondations d’époque achéménide, les autres occupations achéménides ayant été repérées sur des sites multipériodes. L’un de ces deux sites correspond au site de Jijan, un pavillon connu depuis l’époque d’E. Herzfeld, et sa surface est estimée à 0,15 ha1834. L’autre couvre une surface de 0,5 ha1835.

D’après ces exemples tirés d’études régionales récentes menées dans le Fars, il semble donc que, les fondations royales mises à part, les sites achéménides se caractérisent par de petites surfaces d’occupation. A part dans la zone d’occupation de Persépolis, aucune agglomération de plusieurs hectares n’a pu être mise en évidence1836.

Notes
1830.

Asadi & Kaim 2009 ; Helwing & Seyyedin 2009

1831.

Ata’i & Boucharlat 2009

1832.

Askari Chaverdi & Callieri 2009

1833.

Zeidi et al. 2006

1834.

Zeidi et al. 2006 : 166, site MS46 ; Potts et al. 2009

1835.

ibid. : 165, site MS37

1836.

Si l’on sort du Fars, le seul exemple de prospections menées dans le Khuzistan donne des résultats similaires, comme le note Boucharlat 2003 : 263, seul un site achéménide de plus de 5 ha a été publié par Miroshedji 1981