1.2.2.1 Les données primaires (images-sons enregistrés)

Comme nous l’avons souligné dans l’introduction, l’enregistrement (audio ou audio-vidéo) est une technique de fixation et d’archivage de sons et/ou d’images qui propose au chercheur un accès privilégié aux données, puisqu’il permet d’opérer une écoute et un visionnement répétée, et donc potentiellement illimitée, de ces données. Ecouter et visionner les données de façon répétée permet d’identifier des faits organisationnels et interactionnels discrets et spécifiques que l’on ne pourrait pas discerner par une écoute unique. Aussi, un contrôle subjectif et inter-subjectif peut être exercé quant à l’interprétation des données et à la validité des analyses.

De plus, les caractéristiques physiques et techniques des enregistrements numériques permettent un maniement, une édition et une circulation simplifiée des données. Comme on le voit, la dimension technique n’est jamais dissociée de la dimension analytique ni de l’expérience de terrain : le choix des cadrages ou des lieux à filmer est technique mais, surtout, méthodologique, avec des ancrages et des conséquences théoriques importants29. A leur tour, des problèmes analytiques comme l’identification des pré-conditions à l’initiation d’une activité donnée se traduisent par des choix techniques et méthodologiques tels que l’utilisation d’une focale plus ou moins grande, d’une caméra mobile ou fixe, etc.

Notes
29.

La vidéo-ethnographie dépend de la qualité des données capturées à travers la caméra et les microphones. C’est pourquoi les vidéo-ethnographes sont généralement formés à la caméra, et sensibles aux questions de cadrage, etc. Ochs et al. (2006 : 388) soulignent toutefois que le son est aussi important que l’image aux fins d’une exploitation scientifique des données.