1.3.4.2 L’installation et les emplacements

Avec le but d’enregistrer un cycle hebdomadaire complet, nous avons installé l’équipement un dimanche pour démarrer les enregistrements le lendemain matin. L’installation s’est déroulée en présence d’au moins un membre adulte de chaque foyer. L’emplacement des caméras et des micros avait été plus ou moins préparé à l’avance, à partir des informations obtenues lors des entretiens et des visites des domiciles et en nous appuyant sur des plans papier de chaque appartement (fournis par les participants ou dessinés par nous, selon le cas).

Au moment de l’installation, le plan initial a subi toutes sortes de modifications, d’ajustements ou d’adaptations du fait de contraintes architecturales (configuration des pièces, emplacement des prises électriques, etc.) et d’événements contingents. Notre arrivée dans le foyer PR, le jour de l’installation, par exemple, offre une bonne illustration de ces opérations d’ajustements. Nous nous y sommes rendus avec un plan (dessiné par nous-même, Fig. 4) qui, après plusieurs ébauches, décrivait assez bien les différents emplacements des caméras et des micros. Mais les habitants avaient procédé tout récemment à des changements, déplaçant un grand canapé et d’autres meubles du salon, modifiant ainsi considérablement l’environnement. La surprise passée, nous avons redessiné la nouvelle disposition des meubles et des équipements et redéfini l’emplacement de certaines caméras ou micros sur le plan (cf. cercle vert ci-dessous).

Fig. 4 : Planification de l’installation chez les PR (gauche) et plan d’architecte (droite), obtenu après
Fig. 4 : Planification de l’installation chez les PR (gauche) et plan d’architecte (droite), obtenu après

Un autre aspect qui illustre ces (ré)ajustements est le choix des points d’accroche pour les micros/caméras. Lors du tour du foyer chez cette même famille (qui était la première à être filmée), nous avions repéré des surfaces d’appui possible pour poser les caméras, tel que des étagères. Entre temps, l’équipe avait trouvé un moyen plus malléable pour fixer les caméras : une pâte de type  Patafix©, dont l’intérêt est non seulement son innocuité vis-à-vis des surfaces touchées, mais aussi sa capacité à permettre toute sorte d’orientation des caméras, selon les angles souhaités. Nous avons ainsi fixé les éléments du dispositif sur les endroits (murs, recoins, cadres de portes) qui nous permettaient d’obtenir des prises de vue et des profondeurs de champs optimaux, et ne nous sommes pas servis des repérages préalables. Ce mode de fixation des caméras a concerné également les micros.

La mise en place du dispositif a été également adaptée à la composition de chacune des familles. Par exemple, dans les familles avec des jeunes enfants, nous avons placé un voir deux micros à une hauteur ajustée à la taille moyenne des enfants (cf. les photos dans la section suivante). Ainsi, la disposition de l’équipement d’enregistrement a répondu aux contraintes spatiales, humaines et fonctionnelles des foyers, nous obligeant constamment à chercher des compromis (par exemple entre un emplacement de prise de son optimale par rapport au mobilier – près d’un canapé – mais totalement inadéquat car trop proche de la télé, par exemple). Chaque installation a duré approximativement entre 2 et 4 heures, selon les caractéristiques des appartements et les difficultés rencontrées (passage des câbles, prises secteurs, etc.). De ce point de vue, l’aide et la collaboration des membres des foyers a été précieuse. Enfin, nous avons dissimulé les nombreuses composants du dispositif ainsi que les câbles dans des cartons qui ont servi à ranger une partie du matériel (enregistreur, DTT, câbles, etc.), à le cacher du regard des jeunes enfants et à éviter des manipulations hasardeuses.